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Milwaukee, tracté par la force herculéenne de Giannis Antetokounmpo, 40 points, s'est imposé à l'arraché à Boston (110-107), pour entrevoir la finale de conférence Est, mercredi en play-offs NBA, où Memphis a humilié Golden State (134-95), pour rester en vie à l'Ouest.
"Ne jamais sous-estimer le cœur d'un champion", avait dit en 1995 Rudy Tomjanovich, coach des Houston Rockets, période Hakeem Olajuwon, qui venaient de réussir le doublé, bien que donnés perdants.
Les Bucks, qui mènent désormais 3-2 dans cette série au cordeau, ont fait leur cet adage, tant ils sont revenus de loin dans cette cinquième rencontre encore intense, dans le chaudron du TD Garden.
Menés de 14 unités, ils s'en sont remis à Antetokounmpo, qui les a portés à bout de bras. Au 2e quart-temps, 15 des 19 points de l'équipe ont été marqués par Giannis, auteur d'un double-pas, dont la gestuelle, bras tendu passant par dessous le cercle, a rappelé la folle action réussie par l'ex-idole des Sixers, Julius Erving... il y a 42 ans jour pour jour, contre les Lakers en finale du championnat.
Le "Greek Freak", qui a shooté à 16/27 (11 rbds), ne fut toutefois pas seul jusqu'au bout. Après son panier derrière l'arc (105-102), pour répondre à une claquette-dunk exceptionnelle d'Al Horford encore solide (8 pts, 8 rbds, 6 passes, 3 interceptions), le MVP 2019 et 2020, ouvert sous l'arcade droite après un choc, a ensuite manqué un lancer franc crucial.
- Holiday défenseur hors-pair -
Mais s'est élevé au rebond Bobby Portis (14 pts, 15 rbds) qui venait pourtant de tergiverser sur deux actions, avant que Jrue Holiday (24 pts, 8 passes) ne se montre décisif par un contre et une interception sur Marcus Smart (15 pts), qui risque d'en faire des cauchemars.
Le sursaut d'orgueil des Bucks, en l'absence de Khris Middleton (genou), leur évite d'être dos au mur. Mieux: il met au bord du précipice des Celtics qui devront créer l'exploit vendredi dans le Wisconsin.
Pour s'y être imposés au match N.4, ils en sont capables. D'autant que Jayson Tatum (34 pts, 6 rbds) et Jaylen Brown (26 pts, 8 rbds, 6 passes) ont répondu présent.
A l'Ouest, devant leur public, les Grizzlies ont eux mis tout leur coeur et toutes leurs griffes pour revenir à 3-2 face à des Warriors apathiques, qui ont ressemblé à des poussins face à des professionnels et ont fini concassés.
Ils ont déploré jusqu'à 55 unités de retard, dans les temps de leur record de franchise en play-offs (défaite par 56 points d'écart en 1973 face aux Lakers). Le tout sans la star d'en face Ja Morant, blessé au genou droit.
- "Affreux, embarrassant" -
On n'imaginait pourtant pas Golden State jouer pire basket que celui d'il y a deux jours, lors du match N.4 remporté miraculeusement, après avoir bataillé pour prendre l'avantage pour la première fois à 45 secondes du terme et le tenir.
Les Californiens, dont l'entraîneur Steve Kerr est sous protocole Covid, ce qui peut expliquer beaucoup de choses, y sont pourtant bien parvenus. Et cette fois, ce n'est pas tant leur maladresse en attaque - Stephen Curry (14 pts) et Klay Thompson (19 pts) ont certes peu shooté mais plutôt correctement - que leur degré zéro de combativité, assez indigne de leur surnom, qui est en cause.
"C'était affreux, embarrassant", a déploré Thompson. "Nous avions tous l'intention de conclure ce soir, mais parfois le basket est une science inexacte et nous avons été l'ombre de nous-mêmes."
Le contraste a été saisissant avec leurs adversaires en mode survie, qui ont imposé le défi physique et se sont battus sur tous les ballons, prenant notamment 18 rebonds offensifs qui ont fait presque autant de seconds tirs ayant fait mouche.
Les Grizzlies, qui ont su limiter toute "Morant-dépendance" durant la saison régulière (20 victoires en 25 matches), ont ainsi fait une démonstration de force collective avec sept joueurs à au moins dix points, Jaren Jackson Jr, Desmond Bane et Tyus Jones en ayant chacun inscrit 21.
Ils ont prouvé qu'ils vendront très chèrement leur peau. A Golden State de s'en souvenir vendredi.
G.Gopinath--DT