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La championne olympique Zheng Qinwen est fêtée comme une superstar cette semaine au tournoi de Pékin, où le public chinois ne boude pas son plaisir de la voir jouer au pays pour la première fois depuis son exploit à Paris et espère qu'elle remportera le premier WTA 1000 de sa carrière.
L'ambiance est tellement "folle" autour du court central que la jeune joueuse de 21 ans a elle-même avoué avoir été un peu "secouée", après sa victoire expéditive au deuxième tour sur la Russe Kamilla Rakhimova (N.71) 6-1, 6-1.
"Nous l'admirons pour ce qu'elle fait pour le pays", commente Michelle Zhang, une fan croisée à Pékin, dont deux enfants jouent au tennis. "Elle a montré aux gens que les Chinois pouvaient jouer au tennis", approuve Adele Xue, une amie.
Outre sa médaille d'or olympique, la première remportée par la Chine en simple, Zheng Qinweng (prononcer "Djeng-Tsine-Ouène") ne compte pour le moment que trois titres mineurs sur le circuit: deux à Palerme (2023, 2024) et un à Zhengzhou (2024).
C'est en début de saison à l'Open d'Australie qu'elle s'est révélée au grand public international en atteignant la finale à Melbourne où elle s'est inclinée 6-3, 6-2 devant Aryna Sabalenka.
- Héritière de Li Na -
La Bélarusse l'a encore battue sèchement (6-1, 6-2) il y a trois semaines en quarts de finale de l'US Open mais les fans de "Queen Wen" espèrent que le vent tournera grâce à leur soutien lors de possibles retrouvailles en demi-finales dans quelques jours à Pékin. En attendant, elle devra dans un premier temps battre l'Argentine Nadia Podoroska au 3e tour.
Depuis deux saisons, Zheng, 7e mondiale, son meilleur classement à ce jour, s'est imposée comme l'incontestable N.1 du tennis chinois, qui compte cinq autres joueuses dans le top 100, mais toutes au-delà de la 40e place.
Elle est vue comme l'héritière de Li Na, la seule pour le moment à s'être imposée dans un tournoi du Grand Chelem, à Roland-Garros en 2011 et en Australie en 2014. Dès 2014, Zheng, alors âgée de 11 ans, déclarait crânement dans une interview à la télévision qu'elle voulait "jouer des tournois du Grand Chelem et se battre pour les titres", après avoir assisté sur petit écran au triomphe de sa compatriote.
Née à Shiyan, dans le Hubei (centre de la Chine), Zheng s'entraîne désormais à Barcelone sous la houlette de l'entraîneur Pere Riba. Dans son enfance, sa famille avait déménagé dans la capitale provinciale à Wuhan, ville d'origine de Li, pour lui offrir de meilleures conditions d'entraînement. Elle sera de retour dans cette métropole du 7 au 13 octobre pour y disputer le tournoi WTA.
Douée pour plusieurs sports, Zheng s'est décidée très tôt pour le tennis après avoir assisté aux Jeux de Pékin en 2008, alors qu'elle n'avait pas encore six ans.
- Sacrifices familiaux -
Son père Zheng Jianping, qui pratiquait l'athlétisme, et sa mère Deng Fang ont consenti d'énormes efforts pour financer sa carrière en vendant notamment la maison familiale, comme elle l'avait révélé à Paris après son sacre.
Aujourd'hui, Zheng Qinwen a déjà amassé plus de cinq millions de dollars de "prize money" sur le circuit et son immense popularité - elle a fait la une des magazines GQ et Harper's Bazaar - lui vaut aussi de nombreux contrats publicitaires avec de grandes marques mondiales.
"L'une des grandes qualités de cette fille est qu'elle n'abandonne jamais", assure Yu Liqiao, son ancien entraîneur, témoin de la "tennismania" qui déferle sur la Chine.
H.El-Din--DT