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Deux minutes pour une défaite: en prenant coup sur coup un but puis un carton rouge, Lille s'est incliné face au Sporting CP (2-0) à Lisbonne, et débute mal sa campagne de Ligue des champions.
Le club nordiste repart donc le compteur à zéro de la capitale portugaise, et des regrets dans ses bagages, avec cette fin de première période où il a complètement craqué, laissant échapper ses espoirs de bien débuter la phase régulière de la compétition, au stade José-Alvalade.
Alexsandro a d'abord effectué une intervention défensive confuse, qui a permis au buteur suédois Viktor Gyökeres de récupérer le ballon, avant d'allumer une frappe limpide du droit en pivot (38e).
Dans une forme éblouissante avec huit buts inscrits en cinq matches de championnat, le joueur de 26 ans était pourtant le danger N.1 identifié par les Lillois avant la rencontre.
"Gyökeres est en train de devenir un des meilleurs avant-centres d'Europe", soulignait l'entraîneur du Losc Bruno Genesio à la veille de la rencontre.
C'est encore lui qui a été au centre de l'attention deux minutes plus tard, quand Angel Gomes l'a fauché non loin du rond central, recevant un deuxième carton jaune évitable et synonyme d'exclusion (40e).
- Seulement trois frappes lilloises -
Les Dogues n'avaient pas eu le temps de se remettre de ce premier coup dur qu'ils venaient de recevoir le deuxième. Le milieu de terrain britannique, néo-international avec les Three Lions, a failli alors que sa mission était d'animer le jeu offensif des siens en l'absence de Hakon Haraldsson et Nabil Bentaleb.
Par manque d'expérience sans doute, de lucidité également, le joueur de 22 ans a précipité le sort du match.
Le club lisboète a ensuite doublé le score d'un but somptueux, une frappe en pleine lucarne armée aux trente mètres par le défenseur Zeno Debast (65e). Ni Lucas Chevalier, immobile, ni aucun autre Nordiste n'ont pu faire quoi que ce soit pour éviter ce but qui restera dans les mémoires.
En attaque, les Lillois ont été totalement inoffensifs, ne cadrant que deux frappes en... trois tentatives (contre 19 pour le Sporting). Ils ont toutefois eu une occasion nette pour réduire le score, mais Rémy Cabella, entré en jeu, a buté sur le gardien lisboète Franco Israel (88e).
- "On n'est pas suffisamment dangereux" -
Avant cela, même lorsqu'ils évoluaient à onze contre onze, les joueurs de Bruno Genesio n'ont pas inquiété le gardien du Sporting Franco Israel.
"On n'est pas suffisamment dangereux quand on a le ballon", a déploré l'entraîneur après la rencontre, listant ensuite ce qu'il manque à son équipe: "de la justesse technique, de la puissance, (...) jouer plus simple pour se procurer davantage d'occasions (...), beaucoup de percussion, des appels en profondeur, des joueurs capables de se sacrifier soit pour venir au premier poteau, soit pour faire des petits appels et libérer des espaces."
Ses joueurs ont pourtant eu le ballon (53% en première période, 51% au total), mais n'en ont rien fait de probant, signe de leur manque de confiance actuel. Ils sont arrivés à Lisbonne après trois défaites consécutives à Prague contre le Slavia (2-1), ce qui ne les a pas empêchés de se qualifier pour la Ligue des champions, puis face au Paris Saint-Germain (3-1) et surtout à Saint-Étienne (1-0) à l'issue d'un match très insuffisant.
Il y aura beaucoup de choses à changer, tant dans le jeu que dans les têtes lilloises, avant la suite de leur parcours européen, qui va se corser nettement dans les prochaines semaines.
Un triptyque diabolique les attend désormais, avec la venue au Stade Pierre-Mauroy du Real Madrid, tenant du titre, un déplacement dans la capitale espagnole pour affronter l'Atlético, autre grand d'Espagne, puis la réception de la Juventus Turin.
A.Al-Mehrazi--DT