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Avec cinq buts en trois matches, l'Anglais Mason Greenwood a parfaitement réussi ses débuts à Marseille, où les controverses et crispations qui ont accompagné son arrivée se sont en partie dissipées.
Greenwood pourrait être simplement le meilleur buteur de la Ligue 1, un talent au-dessus de la moyenne des pelouses françaises et l'atout N.1 du nouvel OM de Roberto De Zerbi. Mais il est aussi cet ancien crack de Manchester United, sélectionné avec l'Angleterre à 18 ans, à la carrière entachée par de graves accusations de violences conjugales.
Les charges ont été abandonnées depuis, Greenwood (22 ans) vit avec la jeune femme qui l'avait accusé et avait publié des photos de ses blessures sur internet et ils ont eu un enfant ensemble. Mais la polémique ne s'est logiquement pas éteinte et le recrutement de l'Anglais par l'OM a suscité beaucoup de débats et d'opposition.
"Nous sommes très heureux du début de saison qu’il fait et du comportement qu'il a avec nous à Marseille", a pourtant répété cette semaine le président marseillais Pablo Longoria, de nouveau interrogé sur le sujet lors d'un colloque au Portugal.
A ses interlocuteurs, le président de l'OM assure avoir pris toutes les précautions nécessaires en multipliant les contacts avec la famille du joueur et avec les dirigeants de Manchester United et de Getafe, le club espagnol où Greenwood s'est relancé la saison dernière après avoir été suspendu par la Premier League et où Longoria connaît beaucoup de monde.
- "faute majeure" -
"Je suis le premier qui comprend que l'arrivée de Mason suscite beaucoup de questions, beaucoup d'interrogations. Mais on parle du passé (...) C'est une situation complexe et ancienne", avait aussi déclaré le dirigeant espagnol lors de la conférence de presse de présentation de l'Anglais.
L'échange avec les médias avait été assez crispé et l'état-major de l'OM était alors confronté à des vents contraires, l'arrivée de Greenwood étant contestée par une partie du public, par des associations et jusqu'au maire Benoit Payan, particulièrement remonté.
"Je demanderai au président de l'OM de ne pas recruter Greenwood. Je ne veux pas que mon club soit couvert par la honte de quelqu'un qui tape sa femme. Ce n’est pas acceptable", avait déclaré l'édile avant la signature du jeune attaquant, évoquant "une faute majeure".
Publiquement, l'affaire n'est pas allée plus loin et Payan était en tribune officielle au Vélodrome, aux côtés de Longoria et du propriétaire du club Frank McCourt, quand Greenwood a inscrit le but de l'égalisation marseillaise contre Reims il y a trois semaines (2-2).
- proche de Harit -
Au stade justement, la cote de popularité de l'Anglais ne fait aucun doute - son nom a été acclamé lors de la présentation des recrues avant le match contre Reims et les maillots floqués à son nom sont innombrables -, alors que sur les réseaux sociaux, l'opposition reste importante.
"Je comprends les questions, je ne veux pas trop en parler ni rentrer dans les débats et les polémiques. J'essaye d'aller de l'avant, je me concentre sur le football. Je veux que moi, ma compagne et ma fille soyons heureux à Marseille", avait simplement expliqué le joueur à son arrivée.
Depuis, il s'est fondu discrètement dans la vie de l'OM, toujours accompagné de son père, omniprésent, et jamais très loin d'Amine Harit, avec lequel il s'est lié rapidement.
Plusieurs fois questionné sur le sujet, De Zerbi ne s'est lui pas beaucoup aventuré en dehors des sentiers balisés: "Mason est un joueur de très haut niveau (...) Il y a eu beaucoup de mots et de polémiques. Je ne veux pas entrer dans sa vie privée, je ne sais rien et ne veux rien savoir. Avec nous, c'est un bon garçon, une bonne personne", a-t-il évacué.
En Angleterre en revanche, il n'est pas encore question d'absolution. Le nouveau sélectionneur Lee Carsley a ainsi assuré cette semaine qu'un retour de Greenwood sous le maillot anglais n'était "pas envisagé".
H.El-Qemzy--DT