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L'ingénieur historique de Red Bull Adrian Newey, à la base des succès de l'écurie en Formule 1 depuis près de 20 ans, va rejoindre Aston Martin l'an prochain, avec l'ambition pour l'écurie anglaise de décrocher des victoires.
Après le double champion du monde Fernando Alonso en 2023, Newey est attendu en mars 2025 dans les rangs d'Aston Martin, qui vise le titre mondial à moyen terme.
"Adrian est le meilleur au monde dans son domaine. Il est la clé, la principale pièce du puzzle. Il sera le leader technique de notre projet", a souligné mardi le milliardaire canadien Lawrence Stroll, propriétaire de l'écurie et père de Lance Stroll, le coéquipier d’Alonso chez Aston Matin.
Newey, qui quittera début 2025 Red Bull où il travaillait depuis 2006, s'est engagé sur le "long terme" et deviendra manager technique associé, poste nouvellement créé, ainsi qu'actionnaire de l'écurie basée à Silverstone (Angleterre).
"J'ai senti que j'avais besoin d'un nouveau défi (...) La chance d'être actionnaire et manager ne m'avait jamais été offerte donc c'est vraiment devenu un choix naturel", a déclaré l'Anglais de 65 ans, mardi lors de sa conférence de presse de présentation.
Un temps pressenti pour rejoindre Ferrari après l'annonce de son départ de Red Bull début mai, l'ingénieur pourrait toucher jusqu'à 25 millions de livres par an (environ 30 millions d’euros) dans les rangs du constructeur anglais, selon plusieurs médias.
- Multi-champion -
Fort de 12 championnats du monde des constructeurs conquis avec sept pilotes aussi célèbres qu'Alain Prost, Sebastian Vettel et Max Verstappen, Adrian Newey affiche l'un des palmarès les plus riches des ingénieurs de la F1.
On lui doit la McLaren qui a permis au Finlandais Mika Häkkinen d'être couronné en 1998 et 1999 et, avant cela, les Williams qui ont apporté un titre chacun à Nigel Mansell, Alain Prost, Damon Hill et Jacques Villeneuve entre 1992 et 1997.
C'est avec Red Bull, qu'il quittera donc l'an prochain, que Newey a connu ses plus riches heures. Depuis 2010, il a permis à l'écurie autrichienne de conquérir pas moins de six titres constructeurs et sept titres pilotes: quatre avec Vettel (2010-2013) et trois avec Verstappen (2021-2023).
Il y a parfaitement pris le nouveau virage règlementaire imposé aux équipes en 2022, dessinant une monoplace imbattable qui a permis à Red Bull de remporter 17 des 22 GP disputés en 2022 puis 21, toujours sur 22, l'année suivante, atomisant la concurrence. La prochaine évolution du règlement est attendue début 2026.
- Les ambitions d'Aston Martin -
La raison de son départ de chez Red Bull - qui n'a jamais été spécifiée-, pourrait être liée à la polémique ayant touché le patron de l'écurie, Christian Horner, visé par des accusations de "comportement inapproprié" à l'égard d'une employée plus tôt cette année, et les nombreux remous qu'elle a suscitée au sein de l'équipe, selon la BBC.
Horner, qui a toujours nié les accusations, a été blanchi fin février à la suite d'une enquête interne.
Le site spécialisé Motorsport revient également sur l'hypothèse d'une dégradation des relations entre Newey et Horner. De son côté, l'ingénieur anglais avait simplement expliqué dans un communiqué de Red Bull que "le moment [était] venu de passer le relais à d'autres et de chercher de nouveaux défis pour [lui]-même".
Avec l'arrivée de Newey, Aston Martin espère de nouveau jouer aux avant-postes après son flamboyant début de saison 2023 lors duquel Fernando Alonso avait enchaîné les podiums.
Pour y parvenir, l’équipe ne cesse de se renforcer en termes de personnel et d'infrastructures. Depuis son rachat par Lawrence Stroll en 2021, son personnel dans l'usine de Silverstone a plus que doublé, atteignant 850 employés, et l'équipe a également construit plusieurs nouveaux bâtiments, dont l'un hébergera une soufflerie dernière génération.
Mais pour l'heure, l'équipe britannique n'est que cinquième au championnat constructeurs, loin derrière Red Bull et McLaren, au coude-à-coude au sommet de la hiérarchie. Jusqu'à quand ?
G.Gopinath--DT