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L'ambiance joyeuse et festive de la cérémonie d'ouverture a cédé sa place à la compétition: les épreuves des Jeux paralympiques ont débuté jeudi avec de premières médailles attendues, dont l'argent de la para-cycliste Marie Patouillet pour les Bleus.
. Marie Patouillet montre la voie
Elle avait dit "faire tout pour ramener" une première médaille au clan Bleu. Marie Patouillet a réussi son pari jeudi après-midi au Vélodrome de Saint-Quentin en Yvelines, en décrochant l'argent sur le 500m contre-la-montre C4-C5 avec un temps de 36 secondes 70/100. La coureuse de 36 ans a été devancée seulement par Caroline Groot qui remporte le premier titre de ces Jeux, dans la catégorie regroupant les coureuses ayant subi une amputation tibiale, ou ayant des troubles neurologiques associés, ainsi que celles ayant subi une amputation d'un membre supérieur.
Le matin, la Néerlandaise avait même battu le record du monde de la catégorie. La Canadienne Kate O'Brien a pris la troisième place.
Patouillet s'offre une nouvelle couleur après avoir récolté deux médailles de bronze aux Jeux de Tokyo(sur la poursuite et la course sur route).
En gagner une "représenterait énormément de travail, surtout le 500, car c'est l'épreuve dans laquelle j'ai pris du plaisir dès le début sur la piste" avait déclaré avant la compétition la coureuse et médecin, qui au-delà du sport est très engagée dans la lutte contre le sexisme et LGBTphobie.
Au cours de cette première journée, d'autres médailles sont attendues en para-natation, para-taekwondo et para-tennis de table.
Du côté du Grand Palais, la taekwondoïste Zakia Khudadadi dans les moins de 47 kilos (catégorie K44) pourrait en décrocher une première pour la délégation des réfugiés. La jeune femme de 25 ans d'origine afghane a fui son pays après le retour au pouvoir des talibans en 2021 et s'entraîne désormais en France. Mais elle devra compter sur les repêchages pour aller chercher le bronze après avoir été battue en quarts par l'Ouzbeke Ziyodakhon Isakova.
Le Brésilien Gabrielzinho devrait aussi connaître dans la soirée son jour de gloire, après avoir dominé sa série du 100m dos S2 en para-natation. Le nageur de 22 ans, atteint de phocomélie - une malformation due à l'arrêt du développement d'un ou de plusieurs membres durant la grossesse - est en quête du triplé à Paris, après avoir remporté deux médailles d'or et une d'argent aux Jeux de Tokyo il y a trois ans.
. Frissons à la Défense
Mais la piscine de La Défense Arena, qui avait tant acclamé Léon Marchand ou Florent Manaudou pendant les JO, a cette fois donné de la voix dès les séries pour Alex Portal, Ugo Didier, Emeline Pierre, Leane Morceau et Agathe Pauli.
"Ça donne des frissons", a commenté Portal, qui a entendu le public clamer son nom, avant de terminer deuxième du 100m papillon S13 (déficience visuelle) derrière le Biélorusse Ihar Boki, qui sera grand favori jeudi soir.
Egalement favori, Ugo Didier, 22 ans et né avec une malformation, a aisément remporté sa série sur le 400m nage libre S9 tandis que Agathe Pauli (septième du 400m S9) et Emeline Pierre (sixième du 50m S10), se sont elles aussi qualifiées après avoir été largement acclamées.
Outre les disciplines à titre jeudi, la journée s'est ouverte avec les premières épreuves de para-badminton. Du tir à l'arc, du rugby et basket fauteuil, du tennis de table doivent rythmer ce Jour 1 tout comme la boccia et le goalball, sports purement paralympiques.
La paire Fabien Lamirault et Julien Michaud s'est déjà assurée une médaille (au moins) de bronze en double en se qualifiant pour les demi-finales qui se disputeront vendredi. L'aventure commence bien pour Lamirault qui avait déjà eu l'honneur d'allumer la vasque paralympique mercredi au cours de la cérémonie d'ouverture, au côté de quatre autres parasportifs français.
C.Akbar--DT