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Incroyable de résilience face à Manchester City, mercredi, le Real Madrid a revisité la fable du roseau qui plie sans jamais rompre en Ligue des champions, mais il lui reste à écrire la conclusion de sa saison épique, en finale contre Liverpool.
"Que Dieu descende et nous explique", "D'un autre monde", "Incompréhensible"... Jeudi matin, la presse espagnole cherchait encore les mots pour décrire ce qu'il s'est passé au stade Santiago-Bernabéu, théâtre d'un événement presque surnaturel.
Mené et éliminé virtuellement à la 89e minute, le club merengue a arraché la prolongation grâce au doublé du jeune Rodrygo (90e, 90e+1). Un penalty de Karim Benzema (95e) a fini par terrasser les Anglais, comme pétrifiés par ce scénario inimaginable.
Ce n'est pourtant pas la première fois que les Madrilènes réussissent une "remontada" en étant dans une situation désespérée. Ils l'ont fait contre le Paris SG (0-1, 3-1) en 8es, puis face à Chelsea (3-1, 2-3 a.p.) au tour suivant.
Si à City, ils ont perdu (4-3) à l'aller, ils étaient parvenus à limiter l'écart en démontrant une grande force mentale, face à une équipe qui aurait mérité de marquer plus de buts.
Le public espagnol a ressenti cette confiance: "Si se puede" ("Oui, c'est possible"), ont crié les supporters quelques minutes avant que Rodrygo n'égalise.
- "Roi d'Europe" -
"Avec ce maillot, on apprend à se battre toujours jusqu'au bout. On était presque morts, mais avec mon premier but, on s'est un peu mis à y croire, et c'est encore arrivé", a assuré le Brésilien de 21 ans.
"Nous méritons cette place en finale", a assuré l'entraîneur Carlo Ancelotti, mercredi soir, après avoir long0uement enlacé son fils Davide, membre du staff merengue, et écrasé une petite larme.
Ses joueurs ont déjà enrichi la légende du Real, le club le plus titré de la compétition (13) qui adore se décrire comme étant "le roi d'Europe".
"Puisque nous venons de la Rome antique, j'attribue ce succès à la protection des mânes", a écrit, lyrique, le président honoraire du journal As, Alfredo Relaño.
Le pouvoir magique de l'écusson... S'il y en a un qui est transcendé sur le terrain, c'est bien Benzema, auteur d'une saison exceptionnelle qui fait de lui le favori pour remporter le prochain Ballon d'or.
Le buteur français a inscrit son 15e but de la saison en C1, qui lui permet d'égaler le total de la star du Bayern Robert Lewandowski (86). Au-dessus d'eux, il n'y a que Cristiano Ronaldo (140) et Lionel Messi (125).
Avide de titres et de records, le Lyonnais d'origine cherche une cinquième couronne européenne après celles de 2014, 2016, 2017 et 2018.
- Belle à Saint-Denis -
A "domicile", au Stade de France à Saint-Denis, l'occasion est belle pour le Lyonnais de se parer d'or, dans un pays qui lui a longtemps refusé la sélection nationale pour ses démêlés avec la justice.
Déjà assuré d'être champion d'Espagne, le Real doit disputer quatre rencontres de Championnat, dont une face à l'Atlético dimanche, avant la grande soirée du 28 mai qui l'attend contre Liverpool.
Comme les Madrilènes, les "Reds" veulent écrire l'histoire, en devenant la première formation anglaise à remporter les quatre trophées de la saison. Ils ont aussi leur prétendant au Ballon d'Or, le Sénégalais Sadio Mané, le concurrent N.1 de Benzema.
Liverpool a d'ailleurs battu en finale le Real en 1981 (1-0), au Parc des Princes à Paris, mais les Espagnols ont pris leur revanche en 2018, à Kiev (3-1).
Pour la belle, les joueurs de Jürgen Klopp, dont le style impressionne cette saison, partent comme favoris. Mais face au roseau madrilène, qui plie sans jamais se rompre face à la domination de l'adversaire, ce n'est pas forcément une bonne nouvelle pour eux.
G.Gopalakrishnan--DT