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C'est le grand frisson de l'OM, celui de l'excitation des grandes victoires, celui aussi de la peur de tout perdre: battu 3-2 à l'aller, Marseille espère renverser le Feyenoord Rotterdam jeudi (21h00) pour retrouver une finale européenne, celle de la Ligue Europa Conférence.
"Pour nous l'histoire commence maintenant, on ne pense qu'au présent. C'est maintenant", a assuré mercredi l'entraîneur marseillais Jorge Sampaoli.
Concentré sur cette revanche face au Feyenoord, le technicien argentin a balayé à la fois le poids de l'histoire continentale de l'OM - cinq finales disputées -, et l'avenir proche, trois dernières journée de Ligue 1 qui diront quelle compétition européenne son club disputera la saison prochaine.
Car même s'il ne reste que trois semaines de compétition, il est encore impossible de tirer des conclusions de la saison marseillaise. Elle a été belle, enthousiasmante souvent, mais elle peut encore très mal tourner.
Dans le scenario idéal, l'OM renverse le Feyenoord jeudi, se qualifie pour la finale de Tirana le 25 mai et s'accroche jusqu'au bout à sa deuxième place en L1 et à la qualification pour la Ligue des champions qui va avec.
- Deux défaites consécutives -
Mais il y en a un autre, plus sombre, où l'OM perd tout, ses rêves de finale et son billet pour la C1, comme un triste remake du printemps 2018, quand il avait fini exsangue, battu par l'Atlético Madrid en finale de Ligue Europa (3-0) et privé de C1 au bout d'un sprint final conclu à la quatrième place.
Steve Mandanda et Bouba Kamara étaient déjà là, comme Dimitri Payet, qui en bon capitaine et chat échaudé a prévenu son groupe. "On a fait neuf mois de grande qualité mais si on se loupe sur les trois dernières semaines, c'est neuf mois pour rien", a déclaré le N.10 marseillais la semaine dernière. "Tout perdre en quelques jours, c'est horrible. On doit tout donner pour ne pas avoir de regrets."
Problème pour l'OM, ses deux derniers matches ne sont pas très rassurants puisqu'il a enchaîné deux défaites, ce qui ne lui était jamais arrivé cette saison.
Dimanche, Lyon est venu s'imposer au Vélodrome 3-0 et a exposé la fragilité défensive de l'OM, son inefficacité offensive, illustrée par les ratés d'Arkadiusz Milik, et la fatigue de certains.
Et jeudi dernier, à Rotterdam, l'entraîneur néerlandais Arne Slot avait opposé avec succès l'énergie et les courses offensives des siens à l'obsession du contrôle de Sampaoli, qui se traduit souvent, surtout dans les périodes les plus difficiles, par une certaine lenteur, voire une franche torpeur.
- Drogba se souvient -
"Le football nous offre la possibilité de renverser la situation. On a perdu un match qu'on aurait pu gagner, un match très tumultueux, avec énormément d'occasions des deux côtés. On espère que celui-ci sera différent", a déclaré l'Argentin mercredi.
"La clé de la qualification, c'est de dominer sur la durée, avoir la balle et ne pas partager les phases d'attaque avec l'adversaire, sinon on sera en difficulté", a ajouté l'entraîneur marseillais, qui ne renoncera donc pas à son jeu de possession et de position.
Reste que l'OM devra marquer au moins une fois pour aller en prolongation, deux pour espérer se qualifier, alors que Bamba Dieng à l'aller et Milik contre Lyon ont été affreusement maladroits.
"On n'a pas été bons. Mais on apprend de nos erreurs et on sera prêts. Je suis très confiant. Dans notre stade tout est possible et je pense qu'on a de bonnes chances d'aller en finale", a pourtant assuré le Polonais mercredi.
Car même si le Vélodrome ne pourra accueillir que 50.000 spectateurs du fait de la suspension du Virage Nord, il fera un boucan à tout casser.
Marseille se souvient des grandes heures et adore ces moments, comme l'a rappelé Didier Drogba sur Twitter: "Le stade tremble encore depuis 2004 et cette demi-finale OM-Newcastle. Force à vous les gars !"
I.Mansoor--DT