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Pendant 90 minutes, Manchester City a cru avoir trouvé l'antidote au réalisme diabolique de Karim Benzema. Mais le Français a encore répondu présent mercredi pour forcer le chemin vers la finale de la Ligue des Champions avec le Real Madrid (3-4, 3-1 ap. prol.).
Plus aucun mot ne semble assez fort pour décrire la saison que le Français connaît en C1 et l'importance qu'il a dans l'aventure européenne des Merengues.
Sa passe décisive sur le but de l'espoir de Rodrygo (1-1, 90e) et son penalty décisif obtenu et transformé au tout début de la première période de la prolongation (3-1, 95e) envoient le Real défier Liverpool, le 28 mai au Stade de France, à la recherche d'une 14e C1.
Comme s'ils avaient tout prévu, les supporters du Real avaient déployé avant le match un "tifo" à son effigie, avec pour légende "Une autre nuit magique pour les Rois d'Europe", montrant à quel point ils mettaient en lui tous leurs espoirs.
Si quelqu'un devait les tirer des griffes de City, c'était bien lui.
- Ennemi public numéro 1 -
Comme il l'avait fait avec son triplé contre le Paris SG en huitième de finale retour, puis avec un nouveau triplé à l'aller contre Chelsea, sans oublier le but décisif au retour, malgré la défaite 3-2 à Bernabeu.
Au match aller aussi, contre City, c'est lui qui avait entretenu la flamme. Il ne lui avait fallu qu'une demi-occasion pour marquer le but du 1-1 et il avait affiché sa confiance insolente et sa maîtrise totale de son football avec une Panenka sur le penalty du 4-3.
Le match retour aura pourtant longtemps été aussi crispant et étouffant que l'aller avait été ouvert et ébouriffant. La prudence inhabituelle affichée par City était peut-être le plus bel hommage au danger que représente "KB9", l'ennemi public numéro 1.
Signe qui ne trompe pas, Pep Guardiola avait même lancé son grognard Kyle Walker sur le flanc droit, à peine revenu de blessure.
Pendant plus d'une heure, Walker a fait un travail admirable pour contrer Vinicius Junior (37e, 39e), le fournisseur de caviar attitré de Benzema, ce qui explique en partie pourquoi l'attaquant français a pu paraître moins en vue qu'à l'habitude.
Des occasions -- ou du moins ce dont lui est capable de se contenter pour s'en créer --, il en a pourtant eu, comme cette reprise trop enlevée sur un centre appuyé de Federico Valverde (12e).
- Toujours au service de l'équipe -
A la 31e, Ruben Dias avait été bien inspiré de le devancer sur un service cette fois de Luka Modric.
Il a aussi parfois fait preuve d'une maladresse inhabituelle. Peu avant la pause, il s'était ainsi retrouvé en face-à-face devant Ederson et tout le monde dans le stade s'attendait à voir les filets trembler quand il a ouvert son pied.
Mais le ballon a fui le cadre, avant qu'un drapeau ne se lève pour signaler qu'il était hors-jeu (43e).
Manchester City, qui avait troqué pour un soir sa tenue bleu ciel chatoyante pour un bleu nuit aux airs de bleu de travail, a pourtant fini par craquer.
Au service de l'équipe, toujours, il s'est mué d'abord en passeur décisif en redressant une ouverture d'Eduardo Camavinga au deuxième poteau pour permettre à Rodrygo de devancer Ederson (1-1, 90e), avant que le jeune Brésilien n'offre de la tête la prolongation (2-1, 90e+1), 90 secondes plus tard.
Mais l'estocade est revenue, comme de droit, à Benzema, qui a pris le meilleur sur Dias pour obtenir un penalty et marquer son 43e but de la saison pour 43 matches joués.
Champion d'Espagne depuis samedi dernier, Benzema visera le titre de champion d'Europe dans 24 jours, presque "à domicile", dans un match qui pourrait bien consolider définitivement ses prétentions au Ballon d'Or.
I.Khan--DT