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EBleuissants ! Animés de ce feu sacré qui mène aux plus belles conquêtes, les volleyeurs français, tenants du titre, ont concassé les Italiens (3-0), mercredi, pour s'offrir une deuxième finale olympique d'affilée, trois ans après leur sacre de Tokyo.
Les Bleus, portés par un public show bouillant, ne demandant qu'à entrer en fusion avec eux, ont survolé le duel qui les opposait aux Italiens champions du monde (25-20, 25-21, 25-21), qui n'ont pas vraiment compris ce qui leur est arrivé dans le volcan de l'Arena Paris Sud.
L'homme fort du soir a été Trévor Clévenot, auteur de 17 points, au relais d'Earvin Ngapeth qui a donné le ton dans le premier set, en y inscrivant 7 de ses 13 points. Plus généralement, toute l'attaque française a brillé par ses choix et excellé par leurs exécutions. "La grande bellezza", dirait-on en Italie.
"On a été très lucide et très agressif à la fois. Quand on est comme ça, on est difficile à jouer. On a remonté beaucoup de ballons en défense, ça leur a pris un peu la tête. Quand on joue ce type de volley qui est vraiment complet on est aussi agréable à voir jouer, nous on s'amuse sur le terrain et ce soir ça paye", a commenté Clévenot.
- Et maintenant, la Pologne -
Et voilà les Tricolores désormais à une marche seulement d'un immense exploit, à savoir un rare doublé olympique, que seuls ont réussi les Soviétiques (1964-1968) et les États-Unis (1984-1988), à des époques où le volley ne comptait pas autant de nations d'un niveau si élevé.
Samedi (13h00), ils auront pour adversaires les Polonais, champions d'Europe, eux aussi en quête d'une deuxième médaille d'or, 48 ans après la première glanée aux Jeux de Montréal-1976, et qui ont dû batailler ferme pour venir à bout des États-Unis (3-2) après avoir entrevu l'élimination au 4e set.
"Ça va être encore plus difficile contre les Polonais", a averti Clévenot à chaud.
Mais avant, il fallait escalader le mur italien, qui s'était montré bien friable et avait frôlé l'effondrement en quart face aux Japonais, néanmoins incapables de convertir quatre balles de match pour réussir l'exploit.
Et comme les Bleus avaient aussi dû réussir une remontée héroïque pour venir à bout des Allemands, il s'agissait d'éviter tant qu'à faire un autre retard à l'allumage. Alors, ils sont partis comme des balles et pas un Italien ne les a revus.
Mis en orbite par Ngapeth, notamment auteur dans la première manche de sa spéciale, le smash en bras roulé ponctué d'une main sur l'oreille mi-chambreuse, mi-relax, les Français ont été redoutables offensivement, surprenant souvent le mur adverse avec l'attaque sur passe courte qu'ils avaient un peu trop laissée de côté depuis le début de ces Jeux, Barthélémy Chinenyeze se régalant à les conclure en force.
- Clévenot sur trampoline -
Le deuxième set a été plus disputé, les Italiens comptant trois longueurs (16-13) d'avance sur un ace de la star Alessandro Michieletto (7 pts). Mais les Français n'ont rien voulu laisser, même pas une miette de panettone, et leur ont infligé un terrible 6-1 qui a tout renversé pour finir sur un 12-5.
Dans ce sursaut de folie, Trévor Clévenot a été monstrueux de réussite, avec 6 points en 7 smashes dont cet énorme parpaing placé des trois mètres pour mener 24-21, monté comme sur un trampoline pour atterrir dans le camp italien en hurlant toute sa rage.
Ces Bleus-là, conquérants en diable, ont fini solidement le travail dans un troisième acte plus en maîtrise, presque clinique. Avec pour dernier point ce block-out trouvé par Ngapeth, ponctué d'une explosion énorme dans les gradins.
"Et 1 et 2 et 3-0 !" Le refrain, ici hurlé à pleine gorge, est connu. Ce n'est pas le Brésil en foot, c'est l'Italie en volley, mais la démonstration valait bien de remettre au goût du jour ce tube des étés, où la France gagne.
B.Krishnan--DT