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Auteur d'une "remontada" fantastique après une crevaison, Tom Pidcock a conservé son titre olympique en VTT en doublant dans les derniers mètres le Français Victor Koretzky, qui a dû se contenter de la médaillé d'argent lundi à Elancourt.
Koretzky rêvait très fort d'imiter sa compatriote Pauline Ferrand-Prévot, sacrée la veille chez les femmes, et il y a cru jusque dans les derniers mètres d'une course complètement folle.
Mais le N.1 mondial, qui décroche à 29 ans sa première médaille olympique en trois participations, a subi la loi d'un champion d'exception qui brille aussi sur la route, gagne au sommet de l'Alpe-d'Huez sur le Tour de France, et en cyclo-cross.
Lundi, le Britannique a su puiser au plus profond de lui pour sortir vainqueur d'une bataille homérique contre Koretzky et le sort qu'il a affronté avec un calme olympien.
"Les Jeux olympiques représentent tout pour moi et être capable de défendre mon titre en dépit de ce qui m'est arrivé (sa crevaison) est juste incroyable", a savouré le Britannique.
Retardé par un pneu crevé dans le quatrième des huit tours et un changement de roue très laborieux, le Britannique, qui venait tout juste de passer à l'attaque avec Koretzky dans son sillage, a dû livrer un effort titanesque pour revenir sur le Français, parti seul.
Déchaîné, Pidcock, qui accusait environ 40 secondes de retard après son arrêt forcé aux stands, a remonté un par un les adversaires qui l'avaient doublé un pour revenir sur Koretzky avant même le dernier tour, avec le Sud-Africain Alan Hatherly, futur médaillé de bronze, dans sa roue.
S'attaquant à tour de rôle, les deux favoris ont alors engagé un formidable mano a mano qui ne s'est dénoué que dans les derniers mètres lorsque Pidcock est passé sur la gauche de Victor Koretzky, qui a été déséquilibré en tentant de reprendre sa trajectoire.
- "Du mal à savourer" -
Coupé dans son élan, le Français a finalement échoué à neuf secondes de Pidcock qui a franchi la ligne sous les huées du public français. "Le public français a été incroyable, évidemment très patriotique et pas trop pour moi mais c'est normal", a commenté Pidcock, stoïque.
"Il me touche, il me défait ma chaussure, c'était dur de faire quelque chose derrière. Mais il était vraiment fort, c'est un grand champion", a commenté Koretzky, qui n'en voulait pas au Britannique mais éprouvait "un sentiment mitigé".
"Je rêvais vraiment de l'or, il ne me manquait pas grand-chose. Je pense que je pouvais le battre aujourd'hui", a-t-il dit.
Longtemps épatant de maîtrise, Koretzky regrettait aussi une "faute d'inattention" dans la dernière descente où il a été freiné par du gravier projeté sur le parcours par la moto ouvreuse.
"Cette erreur me coûte l'or", a-t-il estimé, avouant avoir "du mal à savourer" l'argent, après s'être préparé comme jamais.
A défaut de succéder à Miguel Martinez, sacré en 2000, et Julian Absalon, double champion olympique en 2004 et 2008, Koretzky décroche tout de même sa première médaille olympique à sa troisième participation aux Jeux.
Il efface sa déception de Rio-2016 où il était dans la course pour une médaille avant de subir une crevaison, et de Tokyo il y a trois ans, où il était passé à 16 secondes du podium (5e).
"On rêve tous d'une médaille olympique, c'est une grande satisfaction tout de même", a-t-il fini par dire.
Pour Pidcock, c'est la consécration d'un talent extraordinaire. "J'ai du mal à décrire mes sentiments. J'ai vraiment tout donné pour gagner cette course", a-t-il insisté.
A.Hussain--DT