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L'équipe de France féminine emmenée par Marie-Antoinette Katoto a débuté le tournoi olympique par une victoire contrastée (3-2) face aux Colombiennes à Lyon, d'abord tout en maîtrise avant de se faire peur en les laissant revenir au score.
Devant près de 30.000 spectateurs au stade de Lyon -d'une capacité de 60.000 places-, les Bleues ont été impressionnantes, comme si elles étaient en mission. Mais toute l'envie et la maitrise ont disparu en seconde période.
"Ce n'est pas normal de faire une mi-temps comme celle-ci surtout si on a des objectifs très élevés, on ne peut pas se permettre de se mettre le feu comme cela", a affirmé à chaud la capitaine Wendie Renard.
Pour ces JO, l'objectif est simple et affiché par l'équipe et la fédération: au moins une médaille, la première de l'histoire des Bleues.
Mais l'entrée en lice a bien failli mal tourner après la mi-temps, quand les Bleues ont semblé en dedans physiquement et ont sombré mentalement.
"Parfois le silence est plus fort que de crier, dire des mots qui peuvent blesser donc ce soir je vais m'abstenir de tout commentaire", a déclaré froidement Hervé Renard.
Et à ses joueuses ? "J'ai rien dit, j'ai rien à dire", a-t-il répondu en zone mixte. "On est rentrés en seconde période avec le cigare", a-t-il glissé à Franceinfo.
Elles avaient pourtant tout de suite donné le ton, parfaitement présentes dans les duels face à des Colombiennes réputées pour être agressives.
Souvent critiquées pour un jeu parfois peu séduisant, les joueuses d'Hervé Renard, en chemise blanche sur le bord du terrain, se sont facilement trouvées, avec par moment de belles séquences de passes.
En grande forme depuis plusieurs semaines, Marie-Antoinette Katoto a marqué un doublé, dont un but de la tête sur une passe de Kadidiatou Diani à la suite d'une belle ouverture de Wendie Renard (3-0, 42e).
Avant cela, Kenza Dali avait doublé la mise sur une superbe frappe (18e) après un centre de Maëlle Lakrar.
Fait rare en 2024, les trois buts ont été inscrits dans le jeu, et les Tricolores dominaient alors dans tous les secteurs du jeu.
- Deux périodes, deux visages -
Au retour des vestiaires, l'inverse s'est déroulé. Les Bleues ont subi et ont mal maîtrisé leur temps faible, usées sans doute par l'engagement physique de la première mi-temps: elles ont concédé les deux buts en dix minutes (54e, 64e), en laissant trop d'espaces et en perdant trop facilement le ballon.
A l'image de ses coéquipière, Mayra Ramirez s'est réveillée et a été dangereuse sur chaque prise de balle, avant de se faire expulser, après un contact en retard sur Selma Bacha (83e).
Le réveil colombien a coïncidé avec l'effondrement mental et physique des Bleues, les mains sur les hanches.
Pour la double-buteuse Marie-Antoinette Katoto, "c'est trop tôt pour parler": "la deuxième mi-temps, je ne saurais pas vous expliquer ce qu'il s'est passé, on ne va pas parler sous le coup des émotions".
"A chaud, je ne peux pas vraiment vous dire, mais c'est clair qu'il y a eu quelque chose qui n'allait pas", a-t-elle glissé, "partagée" malgré son doublé.
Alors que la taulière Wendie Renard a été prise en défaut à plusieurs reprises sur des mouvements colombiens, Griege Mbock a répondu présente, enchaînant les interventions.
En fin de match, hachée, Eugénie Le Sommer a joué ses premières minutes depuis avril et son opération à un genou. L'attaquante de l'OL, 35 ans, a besoin de temps jeu pour monter en puissance. Ce duel physique contre les Sud-Américaines a été le meilleur exercice pour se tester.
Les Bleues prennent la tête de leur groupe aux côtés du Canada, en course pour remporter leur première médaille olympique après être passées tout près du bronze en 2012 aux JO de Londres. C'était face au Canada, qu'elles rencontrent dimanche à Saint-Etienne (21h). Contre les championnes olympiques en titre, il faudra éviter ce double visage.
I.El-Hammady--DT