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"Durer le plus longtemps possible": à bientôt 35 ans, Kevin Gameiro a été requinqué par son entraîneur Julien Stéphan à Strasbourg, au point que l'attaquant semble en pleine possession de ses moyens pour défier le Paris SG vendredi (21h00) en Ligue 1.
A l'approche d'un sprint final qui pourrait permettre au Racing (6e) de prétendre à une qualification continentale, l'avant-centre semble en grande forme, à l'image d'une saison où il s'est régalé offensivement (9 buts, 3 passes décisives).
"Comme tous les mecs de 35 ans, à ce niveau c'est du sérieux", confie à l'AFP un proche de l'ancien Parisien (2011-2013). "Il se connaît super bien, sait quand il doit freiner ou quand il peut en faire plus. Il peut jouer jusqu'à 40 ans comme ça."
Sa fin de carrière, après une dernière année compliquée à Valence en Espagne et une préparation tronquée à Strasbourg l'été dernier, il l'avait imaginée à 35 ans, au bout de cette saison qui voit Strasbourg tutoyer les places européennes.
Aujourd'hui, le quadruple vainqueur de la Ligue Europa, sous contrat avec le RCSA jusqu'en 2023, se voit bien poursuivre quelques saisons encore "jusqu'à 38 ans" même, a-t-il lâché mercredi en conférence de presse.
- "Il est affûté" -
"C'est que du bonus pour moi, je vais tout donner pour durer le plus longtemps possible. Et si mon corps me laisse tranquille on verra ce qu'il se passe dans le futur", a souligné Gameiro.
C'est que le natif de Senlis (Oise) se plaît dans son club formateur.
"Il est arrivé adolescent à Strasbourg et sa femme est d'ici. Revenir au Racing, c'est comme un retour à la maison. Kevin est chez lui en Alsace et les gens l'apprécient. Il est affûté. Le voir heureux et épanoui, ça fait plaisir", a confié à l'AFP Khalid Kerssane, son ami et associé dans un centre de futsal depuis dix ans en banlieue strasbourgeoise.
Seul bémol, l'international français (13 sélections, 3 buts), prolifique en janvier-février (5 buts en 4 matches) n'a plus marqué depuis le 13 février. Mais son évolution dans le jeu semble le rendre tout autant essentiel. L'homme aux 181 buts (Ligue 1 et Liga) a élargi sa palette.
Moins tranchant dans la profondeur, même si ses appels sont toujours aussi intelligents, Gameiro performe davantage dans les petits espaces, point d'appui intéressant, capable de conserver et de fournir idéalement ses partenaires. Contre Monaco en mars (1-0) et Rennes (2-1) le 20 avril, le buteur s'est mué en passeur.
- Un jeu "plus varié" -
Stéphan salue l'évolution du jeu de son numéro 9 "certainement plus varié encore aujourd'hui" et souligne sa "faculté à décrocher à faire le lien entre les milieux et l'attaque".
Vendredi contre Paris, son ancien club, Gameiro ne fera pas d'états d'âme.
Ce fan du PSG dans sa jeunesse, devenu joueur du club au début de l'ère qatarie, champion de France en 2013 avec la génération Zlatan Ibrahimovic, n'a rien oublié.
"J'ai su réaliser ce rêve (jouer au PSG) dans le passé et j'en suis fier. Maintenant je suis strasbourgeois à 100%, je veux tout donner parce que Strasbourg est un club qui m'a fait grandir et ce serait beau de faire un résultat contre eux", a déclaré Gameiro en conférence de presse.
En 2005, l'attaquant avait marqué ses premiers buts en pro à 18 ans en coupe de l'UEFA contre l'Etoile Rouge de Belgrade (2-2).
Au crépuscule de sa carrière, le buteur alsacien pourrait retrouver la scène européenne avec son club formateur, sixième à trois points du podium: "Ce serait une belle histoire, il nous reste quatre matches, quatre finales. A nous de tout donner."
H.Pradhan--DT