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Roi de la Ligue Europa, Unai Emery joue les trouble-fêtes en Ligue des champions avec Villarreal. Mais après la Juventus et le Bayern, c'est Liverpool et Jürgen Klopp, habitués de la grande Europe, que le "Sous-marin jaune" défie mercredi en demi-finale aller (21h00).
Sur le papier, l'équipe espagnole, 7e de la Liga, est la plus faible des quatre encore en lice et face au 2e de la Premier League, un point seulement derrière Manchester City, le rapport de force semble déséquilibré.
Une position qui convient sans doute à Emery, quadruple vainqueur de la Ligue Europa (3 sacres avec Séville, 1 avec Villarreal) dont la réputation n'est plus à faire dès que les compétitions européennes atteignent les matches-couperets.
Sur les douze dernières saisons, le Basque a qualifié son équipe lors de 31 des 37 confrontations à élimination directe en C1 et en C3, soit un taux de réussite de 84% que seul Zinédine Zidane, avec 14 sur 16 (88%).
Beaucoup ont pourtant pensé que ses passages au Paris SG, marqué notamment par l'humiliante "remontada" subie contre Barcelone, et à Arsenal avaient peut-être cassé sa magie.
Chez les Gunners, il avait connu des débuts très prometteurs en 2018/2019, avec une série de 22 matches sans défaite, une troisième place à sept journées de la fin et une finale de Ligue Europa à disputer.
- La tentation Newcastle -
Mais il ne s'était jamais remis d'une fin de saison totalement ratée qui avait vu les Londoniens finir 5e et chuter 4-1 en finale de C3 face à Chelsea, ratant la qualification pour la Ligue des champions la saison suivante.
Emery s'est depuis ressourcé à Villarreal. Il a arraché un billet pour la C1 en remportant la dernière Ligue Europa après avoir dominé Arsenal en demi-finale et Manchester United en finale.
Il ne nourrit pourtant aucune rancune vis-à-vis de l'Angleterre où il reste très apprécié.
Début novembre, il avait sérieusement envisagé de quitter Villarreal en pleine saison pour rejoindre Newcastle.
"La Premier League est attirante pour tous les entraîneurs. Donc quand Newcastle m'a appelé, j'ai beaucoup réfléchi à cette opportunité de revenir en Angleterre, dans un projet sérieux", avait-il admis au début du mois dans un entretien à The Athletic.
Tout outsider qu'il sera, il pourra regarder dans les yeux son alter ego de Liverpool qu'il croise régulièrement dans des séminaires organisés par l'UEFA.
"Désormais, quand je vais à ces réunions, ce n'est plus la même chose que quand je saluais Platini d'une main tremblante (à ses débuts). Désormais, quand je me retrouve parmi les Klopp, Guardiola, Pellegrini, Zidane, je sens que je suis aussi une figure du monde du football", avait-il confié à Marca, fin mars.
- "Dur, dur, dur, dur" -
"Dur, dur, dur, dur", avait d'ailleurs répondu Klopp quand on lui avait demandé ce qu'il pensait de la perspective d'affronter Villarreal en demie.
"Quiconque élimine la Juve puis le Bayern mérite d'être en demi-finale. Ils sont très bons et ont un entraîneur extrêmement expérimenté qui est le roi de ces coupes, c'est incroyable ce que fait Unai", avait-il ajouté.
L'Allemand est bien placé pour le savoir: la première rencontre entre les deux hommes ayant tourné à l'avantage d'Emery, alors à la tête de Séville, avec une victoire renversante (3-1) en finale de la C3 2016 contre Liverpool où Klopp venait juste d'arriver.
Contre l'Arsenal d'Emery, Klopp avait repris le dessus avec 2 victoires et 1 nul en championnat et un match complètement fou en Coupe de la Ligue où, menés 3-1, les Reds avaient arraché un nul 5-5 dans le temps additionnel avant de l'emporter aux tirs au but.
Invaincus depuis 10 matches, les Reds mènent actuellement un train d'enfer dans les trois compétitions où ils peuvent encore prétendre à la victoire finale. Ils viseront face à Villarreal leur 3e finale de C1 en 5 ans. Mais dans la ville des Beatles, gare au "Sous-marin jaune"...
Y.Sharma--DT