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Avec ses deux titres olympiques remportés dans deux sports différents en l'espace d'une semaine lors des JO-2018, Ester Ledecka avait mis en lumière une incroyable polyvalence, que la skieuse-snowboardeuse tchèque n'est pas la seule à cultiver.
"Au fond de moi, je suis à moitié snowboardeuse, à moitié skieuse", résume la championne olympique 2018 du super-G et du slalom géant parallèle de snowboard pour expliquer son incroyable double carrière.
A Pyeongchang en 2018, elle avait réalisé un exploit inédit dans l'histoire olympique: le 17 février, elle avait surpris les spécialistes du super-G en s'offrant l'or, avant de doubler la mise sept jours plus tard dans "sa" discipline de prédilection.
A Pékin, la skieuse de 26 ans commencera son défi olympique cette fois par le snowboard, avant d'enchaîner trois jours plus tard sur le super-G.
"Je peux même faire un triplé, voire un quadruplé, j'ai encore de la marge de progression", a-t-elle assuré dans un entretien au site internet du CIO en novembre dernier.
Ledecka, qui se montre également à l'aise sur les descentes de Coupe du monde, a accumulé les performances de choix cet hiver en ski alpin et en snowboard.
En snowboard, elle n'a disputé que deux épreuves de Coupe du monde pour un quasi sans-faute: une victoire et une 2e place. En ski alpin, elle s'est alignée sur huit courses du circuit mondial avec quatre top-10 dont un podium, une 3e place en descente.
- "Quelque chose de nouveau" -
Si elle sera a priori la seule sportive à prendre part à deux sports durant ces JO-2022, Ledecka n'est pas la seule "multi-carrièriste" en lice à Pékin.
Stina Nilsson est l'un des atouts de la redoutable équipe féminine de Suède de biathlon, notamment pour le relais, mais elle a déjà rangé cinq médailles olympiques, dont une en or, dans son armoire à trophées, lorsqu'elle était skieuse de fond.
En mars 2020, quelques mois après des Mondiaux-2019 de ski de fond particulièrement réussis (deux titres, une médaille d'argent), elle décide de tourner le dos au sport qu'elle pratique depuis l'enfance pour se mettre au tir et au biathlon.
"Je ne pensais pas pouvoir vivre de plus grandes émotions que celles que j'avais vécues (durant les Mondiaux-2019), j'avais besoin de connaitre quelque chose de nouveau", a expliqué Nilsson, 28 ans.
La passerelle entre ski de fond et biathlon, naturelle, a souvent été empruntée, tout comme celle qui mène des sprinteurs, lanceurs et autres ex-champions d'athlétisme vers le bobsleigh, où leur puissance et leur vélocité sont déterminantes au départ pour la poussée.
- Six médaillés été et hiver -
Si le champion olympique 2012 de saut en longueur, Greg Rutherford, n'a pas réussi à se qualifier pour les JO-2022 (tout comme l'ex-spécialiste américaine des haies Lolo Jones qui avait, elle, participé aux JO-2014 de Sotchi en bob), sa compatriote Montell Douglas sera dans l'équipe de bobsleigh féminin britannique, quatorze ans après avoir participé au 100 m des JO-2008 d'été, déjà à Pékin.
C'est aussi parce qu'ils utilisent la même filière d'effort que l'ancienne pistarde Sandie Clair sera remplaçante du bobsleigh féminin français à Pékin ou encore que des patineurs de vitesse se sont ensuite reconvertis dans le cyclisme sur piste ou même sur route, comme le légendaire Eric Heiden, auteur du grand chelem olympique en 1980 avec cinq titres en cinq courses, qui a participé au Tour de France 1986.
Passer d'un sport à un autre peut être aussi une obligation pour des sportifs qui ne peuvent participer aux JO dans leur discipline première. C'est ainsi que le roller, sport qui n'est pas olympique, sert désormais de principal vivier au patinage de vitesse, avec succès.
Si l'exploit 2018 de Ledecka n'a pas de précédent, décrocher une médaille l'été puis une autre l'hiver, ou inversement, est rarissime: ils sont seulement six à l'avoir réussi depuis que l'Américain Eddy Alvarez a remporté l'argent en baseball l'été dernier à Tokyo, sept ans après avoir décroché ce même métal en short-track.
W.Zhang--DT