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Les handballeuses françaises ont largement battu les Ukrainiennes (27-18), première sélection de leur pays à reprendre la compétition depuis l'invasion russe le 24 février, samedi soir au Havre en qualifications pour l'Euro-2022.
Les championnes olympiques françaises, pourtant déjà qualifiées pour le Championnat d'Europe en novembre, ont annihilé quasiment toutes les chances ukrainiennes d'obtenir le second billet du groupe.
Certes, les quelque 2.000 spectateurs ont réservé une "standing ovation" à l'arrivée et au tour d'honneur final des Ukrainiennes ainsi que des applaudissements nourris quand le message "Peace for all" (la paix pour tous) est apparu sur les écrans géants.
Ils ont aussi écouté dans un silence recueilli l'hymne ukrainien, pendant lequel le maigre staff de l'équipe a brandi un drapeau jaune et bleu et les joueuses ont chanté, serrées les unes contre les autres, une main sur le coeur.
Mais pendant le match, plus de sentiment dans les tribunes, le public a bruyamment poussé les Bleues alors que l'entraîneur français Olivier Krumbholz avait prévenu: "On ne leur fera aucun cadeau".
De sentiments il en restait peut-être un peu sur le terrain, où l'équipe de France, victime d'une certaine fébrilité et des parades de la gardienne ukrainienne Mariia Gladun, a été menée au score pendant plus d'un quart d'heure.
Mais les Bleues ont profité d'un gros passage à vide de l'attaque ukrainienne, incapable de marquer pendant 17 minutes en fin de première période, pour virer en tête (9-6 à la mi-temps).
Même si la capitaine Iryna Glibko et ses coéquipières ont retrouvé le chemin des filets en seconde période, les Françaises ont déroulé pour les maintenir à distance, sous les olés et la ola de la salle.
Pour l'Ukraine, déjà battue 26-19 mercredi en Croatie, cette défaite est quasiment un coup d'arrêt. Avec seulement 2 points, elle doit désormais espérer une victoire de la République Tchèque (2 pts) dimanche en Croatie (4 pts), puis s'imposer dans ses deux matches en retard avec les Tchèques pour se qualifier.
Mais ces deux matches, prévus début mars, ont été reportés à cause de l'invasion russe et si les Ukrainiennes ont pu jouer cette semaine grâce au soutien des fédérations française et autrichienne, l'avenir reste incertain.
Les autorités militaires attendent le retour au pays du sélectionneur Vitaly Andronov, ainsi que du médecin de l'équipe, Rostylsav Kozakevych.
Les joueuses qui évoluent dans des clubs européens vont y retourner, tandis que le gros contingent du club de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, a trouvé refuge en République tchèque.
"C'était un peu difficile pour nous de jouer", a reconnu Iryna Glibko, qui évolue en Roumanie. "C'est notre boulot mais psychologiquement, c'est compliqué. Je suis contente qu'on se soit battues jusqu'au bout".
W.Zhang--DT