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Le Rallye de Croatie, ce week-end au sud-ouest de Zagreb, peut permettre à Kalle Rovanperä, le jeune leader du Championnat du monde, de s'échapper en tête, ou à son coéquipier Elfyn Evans de lancer enfin sa saison.
Pour cette 3e manche de la saison, la deuxième d'affilée sans les semi-retraités Loeb et Ogier, qui devraient se retrouver bientôt face à face pour une nouvelle pige, au Portugal, Rovanperä sera favori, sur le papier, mais il devra éviter de trop penser à l'édition 2021.
Déconcerté par le manque d'adhérence des routes croates, le Finlandais avait perdu le contrôle de sa Toyota dès le début de cette édition inaugurale. Du coup, il part avec un handicap, celui de n'avoir pas déjà expérimenté ces routes, en course, pendant trois jours.
"Tout le monde ici a une année de plus d'expérience que moi sur ce rallye, alors que l'an dernier c'était un nouveau rallye pour tout le monde, donc ça va être un peu difficile pour moi", confie-t-il, "mais j'ai déjà vécu cette situation avant et je vais juste essayer de gérer au mieux".
Avec son copilote Jonne Halttunen, Rovanperä a longuement visionné les vidéos de l'an dernier: "Tout le monde dit que les spéciales étaient assez difficiles, car l'adhérence changeait tout le temps, et on s'en rend compte sur les vidéos des caméras embarquées".
Conséquence principale d'un début de saison réussi (4e au Monte-Carlo, vainqueur en Suède), le jeune Kalle, 21 ans, dispose de 14 points d'avance sur Thierry Neuville, le leader de Hyundai. Dont neuf points glanés en Power Stage, sur dix possible, ce qui donne une idée de son niveau de performance.
- Evans en terrain connu -
Côté sud-coréen, justement, Neuville sait que la saison va être longue et qu'il va falloir être constant pour profiter de la rivalité interne chez Toyota. Le Belge, 6e au Monte-Carlo et 2e en Suède, va trouver en Croatie un terrain favorable à l'agilité de sa Hyundai.
Il est l'autre grand favori au départ des 291 km chronométrés répartis sur 20 épreuves spéciales, après une pause de deux mois, depuis la Suède, qui a été "très utile, avec une motivation accrue par le podium en Suède", résume Julien Moncet, l'un des responsables de Hyundai Motorsport.
"C'est une épreuve très exigeante, l'adhérence est très faible et les routes peuvent être très sales, en plus d'être très étroites", raconte Neuville, 3e l'an dernier, qui craint aussi "les nombreux virages aveugles, les bosses et les cordes (sales)".
Son coéquipier Ott Tänak, champion du monde 2019, visera aussi la victoire, après une 4e place l'an dernier, tout comme Evans, qui a raté son début de saison (21e au Monte-Carlo, abandon en Suède) mais avait terminé 2e l'an dernier, juste derrière Sébastien Ogier, après un final à suspense.
"Ce n'est pas un rallye facile, mais il s'était bien passé pour moi l'an dernier", rappelle Evans. "Il y a des choses que j'avais apprises et qui vont m'être utile. Nous avons fait des essais sur des routes particulièrement glissantes, similaires à celles que nous allons rencontrer ici".
Une chose est sûre, la bande des quatre (Rovanperä, Evans, Neuville et Tänak) a tout intérêt à profiter de ce rallye pour marquer des gros points car, dans un mois seulement, au Portugal, les deux Sébastien, Loeb et probablement Ogier, seront de retour sur des terres qu'ils apprécient, pour le plaisir. Ce sera une autre histoire.
O.Mehta--DT