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Un défi pour un duel: le vainqueur du Tour de France, le Slovène Tadej Pogacar, s'attaque au Mur de Huy, mercredi, dans la Flèche wallonne, la chasse gardée jusqu'à présent du champion du monde Julian Alaphilippe.
Absent l'an passé à cause de cas de Covid-19 dans son équipe UAE, Pogacar affronte le vainqueur sortant, trois fois gagnant lors de ses trois dernières participations (2018, 2019, 2021) dans une course qu'il maîtrise à la perfection.
Pour gagner au chemin des Chapelles, autrement dit le sommet du Mur qui surplombe la ville de Huy, le sens du "timing" est aussi nécessaire que les qualités d'explosivité.
"Il ne faut pas partir trop tôt", expliquait le Français, l'an passé, après avoir dominé le Slovène Primoz Roglic, le grand absent cette fois. Comme savait si bien le faire l'Espagnol Alejandro Valverde, le grand spécialiste (cinq victoires) qui dira adieu mercredi, à près de 42 ans, à son jardin préféré.
Pogacar, puncheur d'élite, s'est frotté à deux reprises au Mur (53e en 2019, 9e en 2020), sa chicane dans le final à 19 % (et même 25 % à la corde). Mais il évoque en priorité la "Doyenne" Liège-Bastogne-Liège, le rendez-vous principal dimanche prochain, qu'il avait enlevée l'an passé.
"La forme est bonne", estime le Slovène (23 ans), qui n'a plus couru depuis sa démonstration de force du Tour des Flandres (4e). "Je pense pouvoir bien faire mais dans l'ensemble, l'équipe est très forte", avec aussi le lauréat 2020, le Suisse Marc Hirschi, qui s'était imposé cette année-là en l'absence d'Alaphilippe.
- Les absents du palmarès -
Course d'attente et aussi de placement après la côte de Cherave (réintroduite sur sur le parcours) située à seulement 5,7 kilomètres de l'arrivée, la Flèche se dénoue dans les 1300 derniers mètres à plus de 9 % de pente. Alaphilippe connaît par coeur ces paramètres. Mais la tradition, défavorable aux attaquants, a-t-elle encore cours dans un cyclisme qui chamboule ses habitudes et privilégie l'offensive ?
Dans cette hypothèse, la cote de ses coéquipiers Remco Evenepoel et Mauri Vansevenant serait à la hausse. Pour l'équipe Quick-Step, surclassée et de surcroît malchanceuse dans les classiques flandriennes, le redressement est impératif avant que son patron Patrick Lefevere ne tire les conclusions d'un début de saison loin de le satisfaire.
Alaphilippe, qui compte cette année un seul succès, une étape du Tour du Pays basque, abat une carte importante pour son groupe, à quatre jours de la Doyenne qu'il brigue par-dessus tout.
Benoît Cosnefroy (2e en 2020) et Warren Barguil (4e en 2020, 5e en 2021) peuvent porter haut également les couleurs françaises dans le stade à ciel ouvert qu'est le Mur, l'un des lieux emblématiques du cyclisme depuis quatre décennies.
Pour sa part, l'équipe Ineos, euphorique dans Paris-Roubaix, présente plusieurs prétendants. Parmi eux le Britannique Tom Pidcock et le Colombien Daniel Felipe Martinez, récent vainqueur du Tour du Pays basque. La Grande-Bretagne et la Colombie sont absentes du palmarès, la Slovénie aussi. Au moins, encore, pour quelques heures.
T.Jamil--DT