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Stefanos Tsitsipas a lancé en trombe sa saison sur terre battue: sûr de son jeu et de son fait, il a conservé son titre à Monte-Carlo avec une victoire finale maîtrisée, dimanche, face à Alejandro Davidovich.
"Je peux dire que cette fois, je vis le plus beau moment de ma carrière", a souligné le Grec de 23 ans après sa victoire 6-3, 7-6 (7/3).
L'an dernier, c'est en effet dans le triste huis clos imposé par la pandémie de covid et dans une atmosphère frisquette et humide que Tsitsipas avait remporté le plus beau titre de sa carrière. Cette année, en ce dimanche de Pâques, l'écrin du Monte-Carlo Coutry Club était baigné d'un chaud soleil et les tribunes étaient pleines comme un oeuf (10.300 spectateurs) pour voir le Grec soulever la coupe et l'acclamer.
"Cet endroit est vraiment spécial pour moi. C'est le premier tournoi auquel j'ai assisté, quand j'avais six ans. Et je n'aurais pas imaginé le remporter. C'est fou", a commenté le N.5 mondial.
C'est aussi un tournoi que sa mère Julia Salnikova avait remporté chez les juniors en 1981.
- Club des six -
Non seulement Tsitsipas a remporté dimanche le deuxième Masters 1000 de sa carrière, mais il est devenu le sixième joueur seulement à conserver son titre dans le premier grand tournoi sur terre battue de la saison, aux côtés d'Ilie Nastase (1971-1973), Björn Borg (1979-1980), Thomas Muster (1995-1996), Juan Carlos Ferrero (2002-2003) et Rafael Nadal (2005-2012 et 2016-2018).
De son côté, Davidovich jouait à 22 ans sa toute première finale sur le circuit ATP et a vécu un rêve. Mais après un tournoi éreintant, il a semblé manquer d'énergie pour cette ultime marche.
"C'est un rêve qui se réalise. Depuis que je suis un enfant je me suis battu pour ces moments. J'espère qu'il y en aura beaucoup d'autres", a-t-il néanmoins lancé après avoir reconnu que son adversaire du jour avait tout simplement "mieux joué" que lui.
"Enfant, je regardais toutes les finales (à Monte-Carlo) et je rêvais de jouer moi-même un jour cette finale. Je l'ai fait et j'espère le refaire", a-t-il affirmé.
Classé 46e à l'ATP au début de ce tournoi, Davidovich va atteindre lundi le 27e rang, son nouveau meilleur classement.
Il a illuminé le tournoi par sa combativité, son énergie et ses plongeons qui ont nécessités de nombreux pansements. Et il a réussi à Monte-Carlo non seulement le meilleur tournoi de sa carrière, mais il y a également obtenu sa plus belle victoire en écartant au deuxième tour le N.1 mondial Novak Djokovic.
- A terre -
Il a sans doute payé cette débauche d'énergie en finale où il n'a jamais réellement inquiété Tsitsipas.
Après quelques jeux durant lesquels il a mis du temps à se mettre en route, le Grec a trouvé la bonne carburation: à partir de 3-3 dans la première manche, il a aligné cinq jeux consécutifs pour boucler le premier set et se détacher 2-0 dans le second.
Profitant d'innombrables fautes directes de Davidovich, Tsitsipas semblait sur des rails pour aller soulever vite et sans trembler le trophée.
Toutefois, alors qu'il ne semblait plus avoir qu'à faire jouer son adversaire en attendant qu'il commette la faute, le Grec a, à son tour, connu quelques minutes de perte de concentration. Davidovich, soutenu par le public, en a profité pour débreaker et ainsi revenir à 2-2 et dans le match.
Tsitsipas a néanmoins réussi le break pour mener 5-4 et servir pour le gain de la partie. Mais, perdu pour perdu, l'Espagnol aux chaussettes dépareillées a lâché tous ses coups et égalisé à 5-5.
Le jeu décisif a été dominé par Tsitsipas et, comme un symbole, les deux hommes se sont retrouvés à terre alors que la balle de match roulait encore sur le court: Davidovich parce qu'il venait d'effectuer son dernier plongeon du tournoi, et Tsitsipas parce que la balle venait de rebondir en dehors des limites du court et qu'il était sacré.
L'an dernier, quelques semaines après avoir remporté à Monte-Carlo son premier Masters 1000, Tsitsipas avait mené deux sets à zéro face à Novak Djokovic en finale de Roland-Garros avant de s'incliner.
A.Murugan--DT