AEX
-11.9800
Stefanos Tsitsipas défendra son titre dimanche à Monte-Carlo non pas face à Novak Djokovic ou Carlos Alcaraz, comme l'aurait voulu la logique, mais face à Alejandro Davidovich qui jouera sa toute première finale sur le circuit.
Le Grec, 5e mondial, a été impressionnant tout au long du tournoi, même en quarts de finale où il a puisé dans ses ressources physiques et mentales pour écarter Diego Schwartzman en 2h43 après avoir été mené 4-0 dans le set décisif.
Il avait terminé à 23h00 vendredi ce quart ébouriffant et il était déjà de retour sur le court quelques heures plus tard samedi pour débuter sa demie peu avant 17h00.
"C'était dur de reprendre après un match difficile. Mon corps n'était pas à 100%, mais je suis très content du tennis que j'ai produit", a reconnu Tsitsipas après avoir tranquillement battu l'Allemand Alexander Zverev (3e) 6-4, 6-2 en seulement 1h15.
Contre toute attente, le Grec a voulu imposer un combat physique. "Je voulais rester sur le court aussi longtemps que nécessaire et lancer de longs échanges pour rendre la partie physique. Manifestement, ça a bien fonctionné", a expliqué le joueur toujours en quête d'un premier titre cette saison.
Le champion olympique de Tokyo avait lui aussi consenti une débauche d'énergie en quarts pour battre Jannik Sinner en 3h07, et il est en effet apparu samedi désabusé et un peu diminué physiquement.
"J'étais un peu limité (physiquement) aujourd'hui. Le match d'hier m'a beaucoup demandé et mon problème à la jambe (il s'est fait masser la cuisse gauche durant son quart) n'a pas aidé", a-t-il dit en reconnaissant que "Stefanos avait joué dix fois mieux" que lui.
- Avantages -
L'Allemand a résisté dans la première manche mais pas dans la seconde où il a cédé quatre jeux d'affilée à partir de 2-2.
L'an dernier, quelques semaines après avoir remporté à Monte-Carlo son premier Masters 1000, l'unique à ce jour, Tsitsipas avait mené deux sets à zéro face à Novak Djokovic en finale de Roland-Garros avant de perdre.
Si bien que Tsitsipas, exempté de premier tour, aura l'avantage de l'expérience (cette année il a joué la finale à Rotterdam, les demies à l'Open d'Australie et Acapulco) mais également de la fraîcheur face à son dernier adversaire de la semaine.
Davidovich (46e mais déjà assuré de monter au 27e rang lundi -son meilleur classement- voire d'entrer dans le Top 20 en cas de titre) jouera en effet à 22 ans la toute première finale de sa carrière sur le circuit ATP.
Par trois fois, il s'était hissé en demies (Estoril 2021 et 2019, Cologne 2020) mais il n'avait jamais passé le cap jusque-là.
Cette année, il est arrivé sur la terre battue monégasque avec un bilan de neuf défaites pour quatre victoires et n'avait réussi à enchaîner deux victoires qu'à l'ATP 250 de Doha en février.
- Energie -
Mais, après le regret de ne pas avoir pu défendre ses chances en quarts l'an dernier quand il avait été forcé à l'abandon après son premier set face à Tsitsipas, il a déployé cette année une énergie pharamineuse pour passer les cinq tours qui l'ont conduit en finale.
Avec au passage la plus belle victoire de sa carrière, obtenue dès le 2e tour face au N.1 mondial Novak Djokovic.
"Dès le début du tournoi, j'étais prêt mentalement à me battre sur chaque point", a-t-il insisté samedi après une nouvelle bagarre éreintante de 2h44 pour écarter le Bulgare Grigor Dimitrov (29e) 6-4, 6-7 (2/7), 6-3.
"Ca a été un match difficile... J'ai eu mes chances au deuxième set, mais Grigor a bien joué et moi, j'étais fatigué. Mais j'ai continué à me battre, je voulais voir où étaient mes limites", a-t-il expliqué.
Il faudra vraisemblablement aller à nouveau flirter avec ces limites, voire les dépasser s'il veut vaincre Tsitsipas.
A ce jour, le Grec a remporté leurs deux premiers duels (sur abandon l'an dernier à Monte-Carlo et au terme d'un match serré au premier tour à Rotterdam en février).
"Avec ce qu'il s'est passé cette semaine, je suis vraiment prêt pour ce nouvel affrontement, je vais profiter de chaque instant", a promis Davidovich.
A.El-Sewedy--DT