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"Cette équipe, elle est incroyable. Mais ils n'ont pas eu la régularité dans la performance": l'Italien Andrea Giani, nouveau sélectionneur des volleyeurs français, ambitionne de maintenir les champions olympiques au plus haut niveau à long terme, explique-t-il dans un entretien à l'AFP.
L'entraîneur de Modène, où évolue cette saison Earvin Ngapeth, figure de proue des Bleus, a accepté il y a dix jours de prendre la suite de Bernardinho, qui a démissionné pour des raisons familiales de l'équipe de France.
"C'était trop facile de trouver la motivation. L'équipe de France est fantastique, je connais très bien certains joueurs, que j'ai pu avoir dans les clubs où j'ai entraîné, ou bien là où j'entraîne encore", explique Giani, dont l'équipe de Modène est toujours en lice pour remporter le championnat d'Italie (demi-finale contre Pérouse).
Légende du volley italien en tant que joueur -deux médailles d'argent aux JO, triple champion du monde, et quadruple champion d'Europe-, le Napolitain de presque 52 ans (il les fêtera le 22 avril) a basculé vers une carrière d'entraîneur au cours de laquelle il a notamment dirigé Milan quand Trévor Clevenot y évoluait, et Modène depuis 2019, avec Jénia Grebennikov la saison passée, et Ngapeth cette année.
Cette connaissance d'une partie de l'équipe a facilité sa décision, alors qu'il a dû rompre son engagement pris pour l'année 2022 avec la sélection allemande.
"Ces dix dernières années, la France a toujours eu la possibilité de finir à l'une des trois premières places de chaque compétition. Cette équipe, elle est incroyable. Mais ils n'ont pas eu la régularité dans la performance", note le nouveau sélectionneur, qui veut trouver cette régularité. "On doit aider les joueurs à rester au meilleur niveau, tout le temps. Ce n'est pas facile", reconnait-il.
"Le management au jour le jour est important. La communication avec les joueurs est importante. Je veux être ouvert dans ma relation avec les joueurs, mais on a des règles et c'est important de les suivre tous ensemble, de les respecter", remarque-t-il.
- "Besoin d'un peu de temps" -
"Il faut d'abord que je connaisse les joueurs, que j'apprenne la culture du sport en France. C'est différent en fonction des pays. Les joueurs doivent aussi apprendre à me connaître, mon système. On a besoin d'un peu de temps, moi et les joueurs", glisse Giani, dont les deux premières échéances seront la Ligue des nations en juin et juillet, puis le Mondial, fin août et début septembre.
Pour mener à bien sa mission à la tête des Bleus jusqu'en 2024, il s'est entouré de Loïc Geiler, entraîneur à Fréjus et qui sera l'un de ses adjoints après avoir été celui du Français Cédric Enard, sélectionneur de l'Estonie. Son autre adjoint sera Roberto Ciamarra, qui l'assiste à Modène.
Giani va par ailleurs connaître une première avec les JO-2024 organisés à Paris. "J'ai joué pendant 20 ans avec la sélection italienne, on n'a pas disputé un seul grand tournoi en Italie. Pas de Jeux olympiques, pas d'Euro, pas de Mondial, seulement la Ligue mondiale, mais ce n'est pas la même chose", explique-t-il, alors que l'Italie, dominatrice dans les années 1990 et 2000 a dû attendre 2005 pour organiser (et remporter) l'Euro, sans Giani.
- Maîtriser le français -
Il se montre ainsi impatient de disputer les Jeux olympiques devant un public acquis à la cause de son équipe, à Paris dans un peu plus de deux ans, porte de Versailles.
Pour l'instant, c'est en anglais qu'il s'exprime, mais il le promet, son prochain objectif sera de parler français.
Quand la question de maîtriser la langue de Molière lui est posée, il disparait quelques secondes et revient avec trois livres pour apprendre le français en mains. "Je m'y suis mis, j'espère m'améliorer pendant la VNL (Volleyball Nations League) avec les joueurs", glisse-t-il malicieusement.
Son histoire avec le volley français remonte à ses débuts de joueur. Lorsqu'il a commencé sa carrière à Parme au milieu des années 1980, le passeur du club italien était membre des Bleus. Un certain Alain Fabiani.
B.Krishnan--DT