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"On paie un petit tribut à ce fameux Grand Chelem": le Tournoi des six nations a laissé des traces chez les internationaux du Stade toulousain, miné par des pépins physiques avant son huitième de finale retour de la Coupe d'Europe de rugby samedi en Ulster.
Les champions d'Europe en titre devront pourtant répondre présents samedi à Belfast, où il leur faudra effacer la défaite à domicile de l'aller face aux Irlandais (20-26).
Mais à quelques jours de ce rendez-vous crucial, plusieurs noms ronflants manquaient à l'appel mardi après-midi à l'entraînement dans un stade Ernest-Wallon balayé par un fort vent d'autan.
A commencer par le demi de mêlée Antoine Dupont, annoncé "malade" par le club, sans autre précision, ou l'autre capitaine, le talonneur Julien Marchand, touché à un mollet et déjà forfait.
Le pilier Cyril Baille et l'ailier Matthis Lebel ont également été ménagés pour cette séance, que n'a pu terminer le troisième ligne François Cros, gêné par une douleur.
Des stigmates de l'intense combat mené et perdu face à la province irlandaise. Mais pas seulement à en croire Ugo Mola.
"On paie toujours les échéances passées du XV de France (...) Un petit tribut à ce fameux Grand Chelem", a-t-il déclaré en conférence de presse à la sortie de l'entraînement.
L'entraîneur toulousain a fait les comptes: "Sur les dix internationaux qui ont fini l'aventure du Grand Chelem, sept ont été touchés par des blessures directes ou indirectes post-Tournoi."
Toulouse a connu un tel passage à vide en championnat pendant la période des doublons, en l'absence justement de ses Bleus, que Mola n'a pas eu à leur retour "le loisir de gérer" leur temps de jeu, "de régénérer un groupe qui en avait besoin".
"Autant l'an dernier on avait l'impression qu'on pouvait se le permettre. Autant cette année c'est un peu moins le cas", a-t-il regretté. "A chaque fois que je regarde le calendrier, je me demande comment on va arriver au bout".
- Hygiène de vie -
Les joueurs, à la communication si maîtrisée, affirment pourtant presque d'une seule voix ne pas ressentir de fatigue malgré l'enchaînement des matches à enjeu sur les deux tableaux.
Romain Ntamack: "C'est vrai qu'on n'a pas trop coupé à la suite du Tournoi, mais on avait envie de vite rejouer avec les copains du club. Physiquement ça va, psychologiquement aussi, on se sent plutôt bien. On essaie de récupérer au maximum dès qu'on en a l'occasion."
Anthony Jelonch, touché à une cuisse peu après être rentré de Marcoussis: "J'ai pu reprendre rapidement. Je n'ai pas perdu trop de temps et maintenant je suis à 100% pour ce sprint final."
Seul Cros avait confié au lendemain du Grand Chelem, dans un entretien à l'AFP, qu'il aurait "forcément aimé pouvoir savourer, profiter de l'instant, faire la fête pendant un moment".
"Mais notre calendrier ne nous permet pas de nous relâcher", avait-il nuancé. "Il faut vite repartir au front si on veut avoir à nouveau l'opportunité de vivre quelque chose d'exceptionnel avec le club. C'est la vie du rugbyman professionnel."
La vie de sportif de haut niveau va aussi de pair avec une hygiène de vie irréprochable, pas forcément compatible avec les célébrations des grandes victoires.
"On l'oublie parfois, mais ce sont des jeunes mecs", a rappelé Mola. "Il faut qu'ils apprennent aussi à gérer leurs entraînements, leur récupération, leur sommeil, leur alimentation..."
Bonne nouvelle pour les "jeunes mecs" toulousains: leur entraîneur compte "leur donner quelques jours" de repos au retour de Belfast.
"Honnêtement je n'ai pas le choix, ça va au-delà de la règle. A un moment, ça ne peut pas être de l'acharnement", a-t-il justifié. "Je n'ai pas envie de prendre de risques avec leur santé".
Z.W.Varughese--DT