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Inoxydable Ancelotti ! Tombeur du PSG de Mauricio Pochettino puis vainqueur 3-1 de Chelsea et Thomas Tuchel, l'expérimenté entraîneur du Real Madrid fait déjouer la nouvelle génération de techniciens en Ligue des champions... Une performance à confirmer mardi en quart retour contre les Blues (21h00).
A 62 ans, Carlo Ancelotti fait figure de vieux briscard parmi les entraîneurs qualifiés dans le top 8 européen: le technicien italien aux trois sacres en C1 est le plus âgé du plateau, face aux quinquagénaires Pep Guardiola (51 ans), Diego Simeone (51), Unai Emery (50) et Jürgen Klopp (54), face à Tuchel (48 ans), ou face aux représentants de la nouvelle vague des bancs européens, Nelson Verissimo (44 ans) ou Julian Nagelsmann (34 ans).
Le Real Madrid de "Carletto" a impressionné à l'aller à Stamford Bridge et aborde la seconde manche mardi à Santiago-Bernabéu avec un bel avantage acquis grâce à un triplé de Karim Benzema, comme contre le PSG de Pochettino (50 ans) en huitièmes retour (3-1).
Si les erreurs individuelles de Chelsea ont aussi bien aidé, les journalistes espagnols avaient souligné en conférence de presse d'après-match le choix judicieux de titulariser Federico Valverde à droite, plutôt que Rodrygo.
Certes moins en vue que son pendant droit Vinicius Jr, qui a touché la transversale et délivré une passe décisive, l'Uruguayen a affiché une activité débordante, à la fois comme ailier et milieu, contrariant les circuits offensifs des Blues.
"On a joué avec le même système, mais j'avais mis Valverde pour museler un peu l'aile gauche de Chelsea", s'est félicité Ancelotti. "Valverde a été très bon. Tout dépendait de la position (du piston gauche Cesar) Azpilicueta. S'il restait reculé, Valverde devait monter", a-t-il détaillé.
- "Parfois j'ai raison, parfois j'ai tort" -
Une autosatisfaction d'autant plus légitime que l'Italien sait aussi très bien faire son autocritique, comme après le clasico perdu en mars face à Barcelone (4-0).
"Je n'ai aucun problème à assumer la responsabilité de cette déroute. On a très mal joué, j'ai très mal préparé le match", avait-il admis sans ambages.
Mais c'est pour sa méthode ronde et conciliante, déjà couronnée de succès en 2014 avec un sacre en Ligue des champions sur le banc madrilène, que le Real est revenu le chercher l'été dernier pour succéder à Zinédine Zidane.
"Je parle de football avec les joueurs, pour comprendre ce qu'ils pensent et ce qu'ils aiment. Mais après c'est moi qui prend les décisions. Parfois j'ai raison, parfois j'ai tort", a-t-il résumé la semaine dernière, du haut de sa très grande expérience.
Si Madrid arrive à nouveau à se hisser dans le dernier carré, l'histoire sera belle pour l'Italien, largement en tête de la Liga et sur le point de devenir le premier entraîneur à remporter les 5 grands championnats européens.
Un retour au tout premier plan presque inattendu pour le technicien de 62 ans qui semblait avoir perdu le fil après son premier passage dans la capitale espagnole (2013-2015), d'où il avait été limogé sèchement, un an à peine après avoir remporté la "Decima", la 10e C1 de l'histoire madrilène.
- Une revanche sur le tenant, Chelsea -
Un court passage au Bayern Munich (2016-2017), puis à Naples (2018-2019) et une tentative de se relancer avec Everton (2019-2021), club d'un standing très inférieur, laissaient craindre un lent déclin. Jusqu'à son retour à Madrid.
Fera-t-il encore partie du projet l'an prochain, alors que le club ne cache pas son intention de renouveler son effectif cet été à coup de signatures prestigieuses ? Ancelotti, sous contrat jusqu'en 2024, fait tout pour, malgré les récentes critiques nées du clasico perdu.
L'ancien de l'AC Milan ou de la Juventus a l'habitude des contextes inflammables, une qualité dont pourrait s'inspirer Tuchel, confronté à une saison singulière après les sanctions britanniques visant le propriétaire de Chelsea Roman Abramovitch.
Prendre une revanche mardi sur les champions d'Europe en titre, qui avaient sorti le Real en demie l'an dernier, ferait de la saison d'Ancelotti un succès, même si l'Italien au sourcil levé connaît trop bien le football pour s'enflammer.
"On a clairement un avantage, mais la confrontation est encore ouverte", a-t-il prévenu.
H.El-Hassany--DT