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Tiger Woods a réalisé son pire total (+13) en 24 participations au Masters d'Augusta, après le 4e et dernier tour dimanche, bouclant néanmoins un inattendu et fascinant retour à la compétition, treize mois après l'accident de voiture qui faillit lui coûter une jambe.
En dépit de ce score qui l'a fait dévisser en 47e position, c'est un exploit qu'a réussi l'Américain de 46 ans, en parvenant d'abord à passer le cut, puis à aller au bout des 72 trous.
Car il avait évité de peu l'amputation de sa jambe droite, après sa sortie de route le 23 février 2021 près de Los Angeles qui lui a causé de multiples fractures ouvertes qui ont finalement nécessité de lui insérer une tige métallique dans le tibia, et des vis pour consolider les os du pied et de la cheville.
Tiger avait été hospitalisé pendant des semaines et d'aucuns se demandaient s'il allait ne serait-ce que pouvoir remarcher normalement. Il fait mieux que ça: il est redevenu un golfeur.
"Il y a un mois encore, je ne savais pas si je pouvais réussir cela. C'est un point positif. J'ai encore du travail à faire. J'ai hâte de m'y remettre", a-t-il réagi à chaud.
La veille, sa carte de +6, sa plus mauvaise jamais concédée sur une journée, avait anéanti ses rêves de 6e sacre, qui lui aurait permis d'égaler Jack Niklaus au rang des golfeurs les plus titrés en Géorgie et d'ajouter un 16e Majeur à son palmarès pour se rapprocher des 18 de son glorieux aîné.
- Forte émotion -
La victoire, il le savait déjà, se jouera entre l'Américain Scottie Scheffler, N.1 mondial, et l'Australien Cameron Smith (6e), que quatre coups séparent (-10/-6) après six trous.
Cette fois, Woods n'a pas fait mieux, rendant une carte de 78, comme samedi.
Sous un soleil éclatant enfin revenu et profitant d'un vent enfin disparu, il a pourtant bien débuté en faisant un birdie sur le par cinq du N.2.
Mais il n'y en eut pas d'autre. Car comme la veille, Tiger a été trahi par son putt et a enchaîné trois bogeys aux N.4, 5 et 6. Puis deux autres se sont ajoutés, aux N.11 et au N.14.
Sur ce dernier trou, il a pourtant réussi son plus beau putt de la journée, long de 11 mètres en montée après un précédent, plus court (8 m) et abordable, finalement parti s'échouer lentement en descente. De quoi lui décrocher un sourire.
Il l'a vite perdu en faisant double bogey sur le N.17. Mais l'heure était déjà à une forte émotion, mais contenue, en se rapprochant de l'ultime green sur le N.18, sous les vivats nourris d'un public, dont la ferveur à son endroit ne s'est jamais démentie durant le week-end.
- Présent au British Open -
"Je n'ai pas joué de mon mieux, mais avoir ce soutien, je ne pense pas que les mots puissent décrire ce que j'ai ressenti. C'était incroyable", a-t-il confié.
Les fans l'ont en effet porté tout au long du parcours mythique où il n'a jamais traîné la jambe malgré la fatigue et certainement la douleur. Même si, au cours de sa longue marche, on l'a vu plusieurs fois s'appuyer sur sa canne et se masser les lombaires d'un dos lui aussi éprouvé après cinq opérations subies ces dernières années.
L'immense champion qu'il est, ce que son score ne saurait démentir, a rugi encore à Augusta et il a l'intention de le faire encore cette année. Car seule la gagne l'anime.
"Je ne jouerai que les grands tournois dorénavant, je ne peux plus faire de saisons complètes. Je compte être à St. Andrews (en Ecosse, pour le British Open en juillet, NDLR). J'ai gagné deux fois là-bas, c'est un tournoi qui me tient à coeur sur mon parcours préféré", a-t-il dit.
"Quant aux épreuves prévues au calendrier d'ici-là, je ne sais pas. Je vais faire mon possible pour le Championnat PGA (2e Majeur de la saison) à Southern Hills (Tulsa, Arizona), comme je l'ai fait pour revenir ici. On verra si mon corps me le permettra", a-t-il conclu.
H.Hajar--DT