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Benoît Cosnefroy a cru signer la troisième victoire française de l'histoire dans l'Amstel Gold Race mais l'examen de la photo-finish a consacré le Polonais Michal Kwiatkowski, vainqueur d'un sprint à deux au terme des 254 kilomètres.
Prévenu de sa victoire par le biais de la radio de l'épreuve de sa victoire, Cosnefroy a déchanté après quelques instants. Le jury a annoncé la victoire de Kwiatkowski, sa deuxième à Valkenburg, six ans après son premier succès dans la seule classique organisée aux Pays-Bas.
Le scénario de 2021, le sprint gagné d'un cheveu par le Belge Wout van Aert devant le Britannique Tom Pidcock, s'est répété un an plus tard. Avec un dénouement favorable cette fois au représentant de l'équipe Ineos, la formation la plus puissante du peloton mais à la domination entamée depuis trois saisons.
"Après la course, on ne savait pas, c'était très confus", a déclaré Kwiatkowski. Mais j'ai appris de ce qui est arrivé à Tom (Pidcock) l'an dernier, il faut attendre la photo-finish".
Le Polonais de 31 ans a rendu hommage à l'action de Cosnefroy, son compagnon d'échappée dans les 19 derniers kilomètres. "Il a fait beaucoup de travail", a relevé le champion du monde 2014. "Ce n'était pas à moi de faire l'écart, j'avais Pidcock dans le groupe derrière".
Il revient à Kwiatkowski, expert en tactique, le mérite d'avoir provoqué la sélection d'un groupe de 11 coureurs dans le Keutenberg, à 35 kilomètres de l'arrivée. Puis d'avoir trouvé l'ouverture, à l'entrée du tour de circuit final (22 km), quelques instants avant de voir revenir Cosnefroy, très entreprenant.
- "Un beau podium" pour Cosnefroy -
Dans le groupe de chasse, Pidcock a contrôlé les contre-attaquants et le baroud d'honneur du favori, le Néerlandais Mathieu van der Poel, pour combler l'écart d'une vingtaine de secondes, n'a pu aboutir contrairement à l'édition 2019.
"Avec Kwiatkowski et Pidcock dans le groupe, je savais que ce serait compliqué", a reconnu van der Poel. "C'était très tactique et je n'avais pas les jambes pour aller chercher tout le monde. Ce n'est pas la course qui me convient le mieux, par rapport au Tour des Flandres", la grande classique qu'il s'est adjugée sept jours plus tôt.
Si Kwiatkowski a ajouté une ligne supplémentaire à un palmarès de classiques de très haute qualité (Milan-Sanremo, Strade Bianche, Clasica San Sebastian), Cosnefroy a frôlé l'exploit dans son domaine de prédilection, les classiques ardennaises. Le puncheur normand, champion du monde espoirs en 2018, s'était déjà classé deuxième en 2020 de la Flèche wallonne.
"C'est un beau podium, j'en suis heureux", s'est consolé le coureur de l'équipe AG2R Citroën, qui a signé la meilleure performance française depuis la victoire de Bernard Hinault en 1981. Jean Stablinski, vainqueur de la première édition en 1966, est le seul autre Français au palmarès.
"J'aurais préféré gagner face à +Kwiato+ au sprint mais il était plus rapide que moi, ça s'est joué à peu", a estimé Cosnefroy qui s'est projeté sur les prochains rendez-vous ardennais, de l'autre côté de la frontière avec la Belgique, la Flèche Wallonne (20 avril) et Liège-Bastogne-Liège (24 avril).
Mais, auparavant, van der Poel et les autres spécialistes de pavés, notamment le Suisse Stefan Küng remarquable dans les collines du Limbourg (8e), ont Paris-Roubaix, dimanche prochain, à leur programme.
S.Saleem--DT