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Solide leader de Ligue 2 à sept journées de la fin, Toulouse est bien parti pour retrouver l'élite, deux ans après l'avoir quittée par la petite porte, en conjuguant pour la première fois depuis longtemps spectacle et engouement populaire.
"Ce serait une faute professionnelle de ne pas monter en Ligue 1", a assumé le jeune défenseur central toulousain Anthony Rouault le week-end dernier après la victoire (2-1) dans le choc au sommet contre le Paris FC.
Ce succès a donné à son équipe dix points d'avance - et une différence de buts largement favorable - sur la troisième place avant le déplacement à Guingamp samedi.
Dans un Stadium à guichets fermés (28.032 spectateurs), du jamais vu depuis plus de quatre ans, les Toulousains ont poursuivi la reconquête d'un public longtemps versatile après plusieurs années de défiance envers l'ancien président Olivier Sadran.
La relégation au printemps 2020, à l'issue d'un exercice cauchemardesque (trois victoires seulement en 28 matches) interrompu avant son terme par le Covid, a été l'occasion d'une grande remise à plat.
Repris par le fonds d'investissement américain Red Bird Capital, le TFC, métamorphosé, s'est aujourd'hui réconcilié avec ses supporters.
- "Une excellente communion" -
"On a démarré la saison à domicile devant 5.000 personnes. Être, 10 mois après, face à 28.000 personnes, ça montre qu'il y a du travail de fait", s'est félicité l'entraîneur Philippe Montanier après le match contre Paris.
"La volonté du président, c'est de donner une mentalité à l'équipe. Et j'ai l'impression que les gens se reconnaissent dans cette mentalité. Depuis quelque temps, il y a une excellente communion entre les joueurs et le public", a insisté le technicien de 57 ans, qui pourrait vivre la deuxième accession de sa carrière après avoir fait monter Boulogne-sur-Mer en L1 en 2009.
Homme de confiance des propriétaires américains, le président Damien Comolli est en passe de tenir sa promesse après avoir échoué la saison dernière à faire remonter immédiatement le club haut-garonnais, battu par Nantes en barrage d'accession (1-2, 1-0).
Plus gros budget du championnat (20 millions d'euros environ), "Toulouse est un club de Ligue 1 en Ligue 2", ne cesse de répéter le dirigeant, passé par Liverpool, Tottenham ou encore Saint-Etienne. L'anomalie devrait être bientôt corrigée.
- "Branco" en tête de proue -
Si le "Téfécé" survole la Ligue 2 cette saison, il le doit surtout à une attaque de feu, avec 2,35 buts par match en moyenne et quelques démonstrations mémorables, dont les deux 6-0 infligés à Auxerre et Amiens.
Jamais une équipe n'avait marqué autant à ce stade de la compétition depuis l'instauration de la poule unique en 1998. En continuant sur un tel rythme, Toulouse frôlerait la barre des 90 buts après la 38e journée.
Le milieu de terrain néerlandais Branco van den Boomen est la figure de proue de ces Violets si séduisants. Formé à l'Ajax et acheté 350.000 euros à De Graafschap, en D2 hollandaise, il y a deux ans, il compte déjà 18 passes décisives et 12 buts à son actif.
Quel rôle pourraient jouer les Toulousains à l'étage supérieur? "Il n'y a pas de raison qu'on ne soit pas en haut du classement de la Ligue 1. Je ne parle pas de places européennes, mais du top 6-8", avait annoncé le président Comolli lors de sa prise de fonction.
Une fois la montée définitivement actée, le TFC, bien décidé à assumer ses nouveaux objectifs, devrait se montrer assez actif sur le marché des transferts. Afin de consolider l'équipe dans l'élite et d'entretenir l'engouement.
A.Hussain--DT