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Après une phase de groupes perturbée par le Covid-19, les choses sérieuses commencent en Coupe d'Europe de rugby à l'occasion des huitièmes de finale de vendredi à dimanche, avec sept clubs français en lice et un format inédit de matches aller-retour.
Un parfum de revanche flottera inévitablement samedi (16h15) sur le Stadium de Toulouse, qui devrait faire le plein pour la réception de la province irlandaise de l'Ulster.
Le tenant du titre a encore en travers de la gorge l'annulation en janvier par l'organisateur de la compétition, l'EPCR (European Professionnal Club Rugby), de son dernier match de groupe contre Cardiff, qu'il s'estimait en mesure et en droit de jouer malgré plusieurs contaminations au Covid-19 dans ses rangs.
"Je ne décolère pas et ne décolèrerai pas", a déclaré le président toulousain Didier Lacroix dans un entretien à l'AFP. "Charge à nous de défendre notre peau, quel que soit le tableau dans lequel nous sommes inscrits, quelles que soient les conditions dans lesquelles nous avons été qualifiés".
Passés de justesse après l'annulation de leurs deux matches à domicile, les quintuples champions d'Europe (record) ont hérité avec l'Ulster du Sud-Africain Duane Vermeulen d'un adversaire dangereux, actuellement deuxième du United Rugby Championship (le championnat des provinces et équipes irlandaises, écossaises, galloises, sud-africaines et italiennes).
- "Le combat des villages" -
Disputés pour la première fois dans un format aller-retour inhabituel en rugby, les huitièmes de finale verront deux confrontations franco-françaises entre équipes qui, hasard du calendrier, se sont déjà affrontées la semaine dernière en Top 14.
Les retrouvailles samedi (14h00) entre les entraîneurs de Bordeaux-Bègles Christophe Urios et de La Rochelle Ronan O'Gara, qui se sont chamaillés lors de la victoire des Maritimes en Gironde (16-15), sont très attendues.
Mais l'ancien ouvreur irlandais a été suspendu deux semaines par la Ligue nationale de rugby (LNR) pour des faits antérieurs et devra assister depuis les tribunes aux deux joutes continentales à venir.
Urios avait pourtant pris en début de semaine un malin plaisir à faire encore monter la température avant ce nouveau "derby" de l'Atlantique: "Pour moi, le rugby, c'est ça. C'est le combat des villages, même si là, ce sont des grandes villes".
"Ce sont des matches de phases finales contre un adversaire avec lequel on ne s'apprécie pas forcément", avait-il insisté. "J'aime cette chapelle, ça m'excite. J'aime quand on est différent, que parfois on ne se respecte pas".
- "L'odeur du sang" -
L'autre duel 100% français proposera samedi (18h30) au stade Jean-Bouin le deuxième volet de la trilogie d'Ile-de-France entre le Racing 92 et le Stade français. Qui auraient visiblement préféré que leurs chemins ne se croisent pas aussi souvent.
"Il faudra voir avec le temps si c'est une formule (aller-retour) qui s'installe", a commenté le centre du Racing Henry Chavancy. "J'aime bien les matches de phases finales +secs+, parce que ça a un peu plus +l'odeur du sang+, ce sont des matches excitants".
Sévèrement battus chez leur voisin des Hauts-de-Seine (53-20) le week-end dernier, les Parisiens du Stade français, distancés en championnat (11e place), n'ont plus que l'Europe pour sauver leur saison.
C'est un peu l'inverse pour Montpellier, leader du Top 14, opposé dimanche (14h00) aux champions d'Angleterre en titre, les Harlequins, portés par leur ouvreur international Marcus Smith.
Pas totalement concerné lors de la phase de groupes, à l'image de la claque historique reçue au Leinster (89-7), le MHR, qui vient de prolonger l'ensemble de son staff jusqu'en 2025, jouera-t-il cette fois davantage le jeu continental?
La question se pose également pour Clermont. A la lutte dans la course à la qualification pour la phase finale du Top 14, le club auvergnat, pas forcément armé pour jouer sur deux tableaux, aura peut-être la tête ailleurs dimanche (16h15) face à Leicester, solide leader du championnat anglais.
I.Menon--DT