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Un changement de favori: le Tour des Flandres est passé de Wout van Aert à Mathieu van der Poel, désormais le point de repère de la grande classique belge qui se court dimanche sur 273 kilomètres.
Symbole d'un peloton miné par les virus depuis plus d'un mois, van Aert a déclaré forfait vendredi soir. Le champion de Belgique, touché par le Covid-19, a laissé orpheline l'équipe Jumbo, dominatrice collectivement dans les premières classiques, bien que le Français Christophe Laporte et le Belge Tiesj Benoot restent des prétendants crédibles pour un podium à Audernarde.
Absent au départ d'Anvers, van Aert laisse la place à van der Poel, son grand rival qui l'avait devancé dans un sprint à deux en 2020. Mais, l'an passé, le même "VDP" s'était incliné dans les mêmes circonstances face au Danois Kasper Asgreen.
"J'ai tout donné pour être au sommet de ma forme au Tour des Flandres et je jouerai la gagne", a annoncé van der Poel après son succès mercredi dans A travers la Flandre.
Le propos est confirmé par l'histoire récente: en trois participations, le petit-fils de Raymond Poulidor s'est classé au pire... 4e.
- Le défi inédit de Pogacar -
Asgreen présente une ligne de performances comparable. Le Danois conduit une équipe Quick-Step en appel après ses échecs récents, privée de sa supériorité numérique habituelle à l'avant de la course.
"Nous ne sommes pas les grands favoris de cette course mais cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas confiants", concède son directeur sportif Tom Steels. "Ce n’est pas dans notre habitude de courir de manière défensive", souligne son patron Patrick Lefevere, qui compte aussi sur le Français Florian Sénéchal, malchanceux ces derniers temps.
Les conditions météo, le froid ensoleillé annoncé sur la Flandre orientale, conviennent à Asgreen, tout comme à van der Poel et à Tadej Pogacar, le troisième homme à suivre de près dimanche. Le Slovène découvre la course qu'il n'a disputée que dans sa version espoirs, en 2018. Mais le double vainqueur du Tour de France a changé depuis de dimension.
Lancé dans un défi inédit à l'époque contemporaine, puisqu'Eddy Merckx, en 1975, est le dernier lauréat du Tour à figurer au palmarès du "Ronde van Vlaanderen", Pogacar a tiré la leçon de ses débuts sur les terres flandriennes (10e d'A travers la Flandre en raison d'un mauvais placement). "J'espère ne pas faire la même erreur", a-t-il promis.
- Entre les pavés et les monts -
Connaîtra-t-il la même réussite que l'Erythréen Biniam Girmay vainqueur dimanche de Gand-Wevelgem à son coup d'essai ? Pogacar, qui estime être avantagé par la distance, a aussi pour lui la succession des (18) ascensions de monts, ces montées brèves et pentues qui facilitent la sélection. Avec, surtout, l'enchaînement Vieux Quaremont-Paterberg, le dernier situé à moins de 15 kilomètres de l'arrivée.
Mais, si la course est toujours éprouvante, elle comporte un aspect tactique qui ouvre le champ à d'autres candidats, tels le Slovène Matej Mohoric, le Suisse Stefan Küng, le Français Anthony Turgis, voire le Norvégien Alexander Kristoff. Et à des duos d'équipiers, principalement le Britannique Tom Pidcock (associé à Dylan van Baarle), le Belge Jasper Stuyven (avec Mads Pedersen) et Christophe Laporte (avec Tiesj Benoot).
Seule certitude, la course, d'une grande rudesse et d'une belle âpreté entre les pavés et les monts, révèle les hommes dans leurs forces et leurs faiblesses. Le public flamand ne s'y trompe pas: il vient toujours en masse communier, avec ferveur, à sa grand-messe annuelle.
A.Hussain--DT