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La France entre soulagement et déjà-vu: les champions du monde ont hérité vendredi d'un tirage plutôt clément pour défendre leur titre au Qatar, avec Tunisie et Danemark, déjà croisé en 2018, lors d'un premier tour du Mondial-2022 dont Espagne-Allemagne sera l'alléchante première affiche.
Les Bleus s'avancent vraiment en terrain connu car, d'ici la Coupe du monde (21 novembre-18 décembre), ils affronteront deux fois les Danois en Ligue des nations. Et la quatrième équipe du groupe sera un barragiste à déterminer parmi le Pérou, l'Australie, autres vieilles connaissances des Bleus, et les Emirats arabes unis.
Arrivé tout sourire au Centre des congrès de Doha avec le trophée planétaire entre les mains, le sélectionneur Didier Deschamps a été suivi par sa bonne étoile tout au long de la cérémonie, qui a accouché d'un match d'ouverture Qatar-Equateur inédit le 21 novembre.
Si le madré sélectionneur français a refusé de se dire "satisfait" du tirage, il a concédé ressentir de l'"excitation" à l'approche du tournoi dans le petit émirat gazier, dont il foulait le sol pour la première fois.
"Vous allez commenter: +c'est facile, ça aurait pu être plus difficile+... Pour moi, l'essentiel, c'est de savoir contre qui on va jouer, même s'il faudra attendre juin pour le dernier adversaire", a lancé Deschamps.
- "Respect" pour les Danois -
La Fédération française en a profité pour réserver son camp de base à l'hôtel Al Messila et au stade du club d'Al-Sadd, non loin du centre-ville de Doha.
Et le sélectionneur des Bleus connaît désormais l'essentiel de son programme, avec un premier match le 22 novembre contre l'équipe issue des barrages, qui pourrait être l'Australie ou le Pérou, les deux premières victimes des Français en phase de groupes en 2018 (2-1 puis 1-0).
Le duel face au Danemark, demi-finaliste du dernier Euro, suivra le 26 novembre. Quatre ans après un triste 0-0, les Danois apparaissent bien plus dangereux: ils ont marqué l'Euro en 2021 par leur enthousiasme offensif (12 buts) et leur esprit de corps autour de Christian Eriksen, miraculeusement de retour au football après son arrêt cardiaque en plein match lors du tournoi européen.
"Beaucoup de respect" pour le Danemark, a commenté Deschamps, "par ce qu'il réalise, à travers son parcours à l'Euro et son classement" (11e nation mondiale), tandis que la Tunisie (35e mondiale) "a toujours fait partie des très, très bonnes nations".
- Encore l'Argentine en 8es ? -
En regardant plus loin, les Bleus ont des chances de retrouver en huitièmes une autre connaissance de 2018, l'Argentine de Lionel Messi, placée dans le groupe C avec le Mexique, l'Arabie saoudite et la Pologne de Robert Lewandowski.
Au rang des nations les mieux loties, l'Angleterre, vice-championne d'Europe, défiera les Etats-Unis et l'Iran, duel aux relents géopolitiques prévu le 29 novembre, ainsi qu'un barragiste européen qui pourrait être l'Ukraine ou un autre adversaire anglophone: l'Ecosse ou le pays de Galles.
Mais l'affiche la plus séduisante de ce premier tour figure dans le groupe E: le 27 novembre, l'Espagne s'attaquera à l'Allemagne dans un choc de nations en reconquête, à la recherche de sommets délaissés depuis leurs sacres respectifs en 2010 et 2014.
"Il est évident que c'est le tirage le plus difficile", a pesté le sélectionneur espagnol Luis Enrique, disant néanmoins vouloir rester "optimiste".
Le Brésil, cinq fois sacré, devra lui se méfier de la Serbie, de la Suisse et de l'ambitieux Cameroun dans un groupe G extrêmement relevé.
- Cartoonesque -
Cette cérémonie de tirage au sort en mondovision est un premier aboutissement pour la diplomatie sportive du Qatar.
L'émirat a offert à la planète football des concerts, discours et autres clips promotionnels relayant une promesse: le Qatar "est prêt" à accueillir le premier Mondial jamais organisé dans un pays arabe, malgré les controverses extra-sportives escortant le tournoi depuis son attribution en 2010, notamment sur la question des droits humains.
Le président de la Fifa Gianni Infantino l'a encore martelé vendredi: cette Coupe du monde sera "la plus belle de l'histoire", quatre ans après le Mondial russe, qui était déjà, selon ses dires de l'époque, "le meilleur de tous les temps". La Russie manque cette fois à l'appel, après avoir été exclue à la suite de son invasion de l'Ukraine.
Pour les organisateurs qatariens, cette soirée était aussi l'occasion de dévoiler la mascotte du tournoi, un keffieh cartoonesque baptisé "La'eeb" ("joueur super doué", en arabe), et la première chanson officielle, "Hayya Hayya (Better Together)".
Mais c'est évidemment la précieuse Coupe du monde, installée sur la scène, qui sera la vraie vedette au Qatar. De Cristiano Ronaldo à Lionel Messi en passant par Kylian Mbappé, tous espèrent pouvoir la brandir le 18 décembre lors de la finale. Un terrain connu pour les Français, tenants du titre.
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V.Munir--DT