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Passée de la quatrième division française aux play-offs d'Euroligue de basket en l'espace de dix saisons, la Roca Team de Monaco ne s'arrête plus de grandir, avec une première saison de rêve en C1 et une place en quarts de finale.
C'est en regardant l'Efes Istanbul s'imposer à domicile vendredi soir 87 à 77 face à l'Alba Berlin, l'un de leurs concurrents directs aux côtés de l'Etoile Rouge Belgrade et le Bayern Munich, que les joueurs de Sasa Obradovic ont enfin pu célébrer leur qualification pour les play-offs d'Euroligue, objectif que le club s'était fixé en début de saison.
Avec 14 succès pour 13 revers comptabilisés (les cinq matches déjà disputés contre les clubs russes ont été retirés du décompte par l'Euroligue après l'exclusion des clubs russes à la suite de l'invasion de l'Ukraine), Monaco est assuré de terminer dans les huit premiers de la saison régulière, transformant le dernier match couperet dans sept jours contre l'Alba Berlin en une fête avec le public de Gaston-Médecin.
Le dernier club évoluant dans le championnat de France à s'être hissé à ce stade de la compétition reine du basket européen, c'était Villeurbanne, en 2001 en Suproligue Fiba, à l'époque de la scission entre la Fédération internationale (Fiba) et l'Union des ligues européennes (Uleb).
Deux décennies plus tard, l'Euroligue est devenue une compétition quasiment fermée. Quasiment seulement car aux côtés des clubs (3) bénéficiant d'une invitation de courte durée (une ou deux saisons) et ceux (13) avec une licence de longue durée, deux clubs gagnent leur place sur des critères purement sportifs.
C'est ce qui s'est passé pour Monaco, vainqueur il y a un an de l'Eurocoupe, la petite soeur et l'antichambre de l'Euroligue, et qui devait une nouvelle fois prouver cette saison sur le terrain sa valeur en se hissant en play-offs de C1 pour pouvoir se maintenir dans l'élite.
- Quasiment inarrêtables depuis trois mois -
Conscient du défi qui s'offrait à lui face à des mastodontes tels que le FC Barcelone ou le CSKA Moscou, le club de la Principauté n'a pas lésiné sur les moyens, en faisant passer son budget de 7 à 14 millions d'euros, en recrutant douze joueurs, dont la star Mike James meilleur marqueur de la C1 en 2019.
Et quand au début de l'hiver l'équipe ne répondait plus (cinq défaites de suite en un mois), les dirigeants n'ont pas hésité à se séparer de Zvezdan Mitrovic, l'entraîneur qui a pourtant décroché les premiers titres du club dont l'Eurocoupe 2021, pour le remplacer par un ancien de la maison, Sasa Obradovic.
Depuis la fin décembre, les coéquipiers de Mike James sont quasiment inarrêtables, seulement battus par le Real Madrid, le FC Barcelone et de façon plus inattendue par Kaunas. Mais sur leurs treize succès en seize matches, ils ont balayé certaines des meilleures équipes européennes, comme l'Efes Istanbul (102-80), l'Olympiakos (92-72) et l'Olimpia Milan (72-63) en Lombardie jeudi soir, succès capital dans la course aux quarts.
Pour le club dirigé par le binôme Aleksej Fedoriscev, un homme d'affaires russe qui dispose aussi de la nationalité hongroise, et l'Ukrainien Sergey Dyadechko, la série était d'autant plus importante que les quatre succès en cinq matches contre les clubs russes ont été annulés après l'exclusion du CSKA Moscou, du Zenit Saint-Pétersbourg et de Kazan.
Pour pouvoir évoluer à domicile cette saison, le gouvernement monégasque a aussi investi plusieurs millions d'euros pour mettre la salle de Gaston-Médecin aux normes de l'Euroligue, alors que Monaco il y a dix ans évoluait encore en quatrième division française.
Dans une semaine, c'est cette salle qui célèbrera la Roca Team face à Berlin. En fonction du résultat, l'adversaire en quarts de finale (au meilleur des cinq rencontres), ce sera au choix le FC Barcelone,le Real Madrid, l'Olympiakos, ou l'Olimpia Milan.
I.Mansoor--DT