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Quatre clubs, trois semaines, deux compétitions, deux derbies: entre Top 14 et Coupe d'Europe, Bordeaux-Bègles et La Rochelle, comme le Stade français et le Racing 92, s'affronteront trois fois de rang, une rareté autant qu'un souci.
Racing 92 et Stade français s'affrontent dimanche pour la 22e journée du Top 14 avant de se retrouver en Coupe d'Europe, lors des huitièmes de finale aller (9 avril) et retour (17 avril).
Même programme pour l'UBB, qui reçoit La Rochelle samedi en championnat, puis une semaine plus tard sur la scène continentale avant d'aller chercher son ticket pour les quarts à Marcel-Deflandre (16 avril).
Trois matches de rang sur lesquels peuvent se jouer une saison: si le Stade français (11e, 45 pts) est quasiment hors course pour la phase finale, le Racing 92 (7e, 51 pts), comme La Rochelle (4e, 54 pts) et Bordeaux-Bègles (2e, 62 pts), qui avaient atteint les quarts de finale européens la saison dernière, sont encore dans les clous.
La préparation sera donc forcément particulière pour cet étonnant triptyque. "Honnêtement, je me pose la question depuis un moment: je ne sais pas du tout comment on va s'y prendre. C'est tellement hors du commun, tellement bizarre... Je ne sais pas comment on va les aborder mais je pense que le chef a déjà prévu tout ça", espère le troisième ligne girondin Mahamadou Diaby.
"Le chef", pourtant, ne semble pas vraiment plus avancé. "Si vous le savez, vous m'en parlerez parce que, moi, je ne sais pas...", sourit Christophe Urios.
"Jouer trois fois La Rochelle, ce n'est pas simple", admet le manager de l'UBB. "C'est une équipe très costaude, qu'on n'arrive pas à battre ces derniers temps. On va déjà s'occuper du premier, en Top 14. Puis après, on s'occupera du second. Enfin, on s'occupera du troisième".
A La Rochelle, Jonathan Danty évoque lui "une triple confrontation vachement importante pour la suite de (la) saison", trois matches "avec un enjeu énorme".
"Je suis dans un club où il n'y a pas d'impasse. Tous les week-ends, tu joues pour gagner", estime encore le centre international auprès de l'AFP.
- "Du jamais-vu" -
Même son de cloche pour un autre tout frais "Chelemard", Uini Atonio: "C'est bizarre. C'est du jamais-vu, à part quand tu pars en tournée dans l'hémisphère Sud avec ton équipe nationale. En tout cas, je n'ai jamais joué trois fois de suite la même équipe".
"La meilleure façon de l'aborder, c'est de gagner le premier: après, tu as moins de pression", explique à l'AFP le pilier des Bleus.
Du côté de l'Ile-de-France aussi on s'interroge. Après deux défaites consécutives, dont un 19-0 qui fait tache devant La Rochelle, le Racing 92 est allé passer quelques jours sur la côte varoise, histoire de se ressourcer avant d'affronter le voisin parisien.
Le Stade français, quasiment hors course en championnat, joue sa saison sur ces trois rencontres. "Ca m'est arrivé contre Montpellier avec Toulouse (en 2019): il faut prendre les matches un par un. Déjà, parce que ce n'est pas la même compétition. Et puis c'est un derby donc ça a une saveur encore plus particulière", affirme le pilier parisien Clément Castets.
De l'autre côté du périphérique, le Racing 92 aborde cette trilogie avec sérieux. "On va les étudier, connaître leurs faiblesses... mais eux aussi!", confesse ainsi le deuxième ligne Victor Moreaux à l'AFP.
"A chaque match, il va falloir trouver une nouvelle approche pour les bloquer, pour trouver leurs points faibles parce qu'ils ne vont pas garder leur système de jeu", ajoute-t-il. "Les erreurs qu'on aura pu voir cette semaine, ils vont les rectifier la semaine suivante. Il va falloir se casser la tête pour trouver des opportunités." En deux temps trois mouvements.
D.Al-Nuaimi--DT