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Vainqueur du tournoi des Six nations mais loin de la tête du Top14 avec Toulon, l'ailier Gabin Villière croit toujours en une qualification en phase finale du championnat, et ne "s'interdit pas de rêver", comme il l'explique à l'AFP.
Q: Après la victoire avec les Bleus, vous avez enchaîné avec Toulon. Comment vous sentez-vous ?
R: "Je suis en forme. Ça fait du bien de retrouver la maison, les mecs, le club et de redescendre un peu sur terre. Après Clermont, c'est vrai que c'est rarement arrivé que je me sente aussi fatigué à la fin d'un match. Même si ça a tapé fort et que tous les week-ends c'est pareil, là, c'était particulièrement dur. Ça doit aussi faire quinze matches qu'on enchaîne... C'est peut-être aussi pour cela qu'on a un peu subi en fin de match physiquement contre Clermont (victoire 32-22 le 26 mars)."
Q: A cinq journées de la fin, vous êtes à huit points de Lyon (6e), votre prochain adversaire: pensez-vous la qualification envisageable ?
R: "Déjà, on ne joue plus pour la zone rouge. Maintenant, on ne s'interdit pas le droit de rêver un petit peu même si on se dit que ça va être très compliqué. On va essayer de gagner ces derniers matches parce qu'on se dit que nous avons encore notre destin entre nos mains, même s'il ne reste que des gros matches. On n'a pas encore dit notre dernier mot. Tant qu'il y aura de l'espoir, on va essayer de le garder vivant et ça passe par ce match ce week-end à Lyon."
Q: Comment abordez-vous cette rencontre ?
R: "Comme nous nous sommes éloignés du fond de classement, nous n'avons plus rien à perdre. Nous avons envie de profiter, de nous amuser et de montrer l'état d'esprit que l'on a montré sur les derniers matches pour ne pas avoir de regrets. La fin de saison arrive à grands pas. Des mecs vont nous quitter et ces fins de saisons passent très vite. Donc il faut les savourer. Il faut vraiment les prendre comme des matches de phases finales. On se dit que c'est peut-être un 64e ou un 32e de finale que l'on va jouer samedi."
Q: Etes-vous parvenu à réaliser l'exploit réussi avec ce Grand Chelem ?
R: "Nous avons eu 48 heures pour réaliser et pour le fêter intensément. Après, il a vite fallu redescendre sur terre. Ce fut assez simple à faire. Avec JB (Jean-Baptiste Gros, NDLR), nous avons tout de suite basculé sur les échéances de club. Avoir goûté à un titre, ça donne encore plus de motivation pour aller chercher quelque chose avec le club. Ce genre de moment, je l'avais vécu qu'une seule fois c'était en Fédérale 1 avec Rouen. Ce sont des sensations incroyables et ça a encore plus ravivé cette flamme et cette envie."
Q: Réalisez-vous qu'il y a encore trois ans vous jouiez en troisième division ?
R: "J'ai mis beaucoup de temps pour arriver à ce parcours, de mes 17 ans et l'envie d'aller dans les centres de formations, y être refusé et arriver finalement à Rouen en Fédérale 1. Je pense que j'ai pris mon temps pour en arriver là. Je me rends compte de ce parcours et il me ressemble bien. Dans ma mentalité, j'essaie toujours de me remettre en question, voir ce qui n'a pas été et où je peux être meilleur. En équipe de France, je me sens aussi de plus en plus en confiance et un peu plus à ma place. Je commence à me rendre compte de ce que je peux apporter à cette équipe. Mais, j'ai mis beaucoup de temps avant de m'en rendre compte, même si au niveau de l'investissement, j'ai toujours été à 100 %. Au niveau de la confiance, j'ai toujours un peu de retard."
Y.Chaudhry--DT