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Venus du monde entier, près de mille coureurs ont chaussé deux pointures de plus pour affronter l'un des trails les plus redoutés, le Marathon des Sables, dès dimanche dans la province d'Errachidia au Maroc, pour une semaine de traversée du désert, le Sahara.
Pour sa 36e édition, le Marathon des Sables retrouve sa place d'origine dans le calendrier après une terrible édition, jouée en octobre dernier sous une extrême chaleur, prise dans une épidémie de gastro et qui avait été endeuillée par le décès d'un concurrent. Quarante-huit pour cent des participants avaient abandonné.
Cette fois, les organisateurs espèrent retrouver leur taux normal d'abandons, de deux à trois pour cent sur le millier de coureurs, mais aussi de marcheurs.
A vingt-quatre heures du départ, 985 participants avaient rejoint le bivouac, dont 287 Britanniques, 276 Français et 68 Espagnols, les trois nationalités les plus engagées (pour un total de 43 pays représentés).
Le Marathon des Sables propose une étape par jour d'une quarantaine de kilomètres en moyenne, à l'exception de l'étape longue, soit 85 km et une nuit à courir dans le noir à la frontale (mercredi et jeudi), et de l'étape marathon (42 km) qui clôture le classement (vendredi).
Le parcours oscille entre terrain plat, dunes géantes, ascensions, escarpements rocheux et en crête, et oueds (rivières) asséchés.
Les concurrents arrivaient encore samedi sur le camp de base, un bivouac circulaire étalé sur une vingtaine d'hectares parfaitement ordonné entre tentes blanches pour l'organisation et tentes noires pour les participants - une toile noire posée juste comme un large toit.
- "En mode survie !" -
A raison de huit par tente, beaucoup ne se connaissent pas. Pas encore. Certains sont là pour la performance, pour tenir leur pari, défendre une cause ou pour surmonter des épreuves de la vie. Pour le dépassement de soi.
Tous sont en autonomie sur la course: ils doivent apporter - et porter durant les épreuves - leur matériel et leur nourriture qu'ils ont prévus pour l'intégralité de la course. Seule l'eau et les soins leur sont fournis.
"Ce qui m’angoisse un peu c’est d'enchaîner tout ça pendant une semaine, surtout l'étape longue. C'est totalement nouveau pour moi, je me dois de le terminer", confie à l'AFP Sam Haliti, spécialiste du 400 m, et connu pour avoir participé au jeu TV "Koh Lanta" aux côtés notamment de Claude Dartois, également en lice sur le Marathon des Sables.
"Je ne connaissais pas cette course, je suis venu pour partager une aventure avec Claude. C’est exceptionnel, ça va être costaud", souligne Sam Haliti, qui a chargé son sac de "beaucoup de calories".
Son compère, lui, attendait depuis un moment de faire le Marathon des Sables. "J'ai découvert la course par le biais d’un livre, 'Trail mythique', qui m’a donné ce goût de faire du trail. Le Marathon des Sables est une course que t’as envie de faire, elle est unique dans sa conception", explique à l'AFP Claude Dartois.
Amy Jackson étrennera aussi sa première participation. Cette professeure anglaise de géographie de 41 ans est une marcheuse et s'est lancée dans cette "aventure complètement folle dans de magnifiques paysages", embarquée par une amie.
"Maintenant on passe en mode survie !", lance Amy Jackson en lâchant sa valise qu'elle est venue déposer et qu'elle ne retrouvera qu'à la fin de son périple.
Comme la grande majorité des concurrents, elle devrait fortement souffrir des pieds. Surtout si elle n'a pas pensé à prendre deux taille de plus pour ses chaussures...
G.Gopalakrishnan--DT