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Un mois après l'or olympique tant désiré et devant le public français, c'est maintenant l'or mondial, pour la cinquième fois, qui est à portée de Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron à Montpellier. Et si c'était leur dernière danse ?
"Il n'y a pas un sportif qui ne souhaiterait pas après les JO, après avoir gagné la médaille d'or, avoir des Championnats du monde dans son pays. C'est fabuleux. C'est le scénario parfait d'une fin parfaite, si c'est la fin...", résume à l'AFP Romain Haguenauer, l'entraîneur du duo français depuis dix ans, de Lyon à Montréal.
Quelle suite Papadakis et Cizeron vont donner à leur brillante carrière, à 26 ans pour elle, 27 ans pour lui ? La question demeure pour l'instant sans réponse. Même si l'idée, au moins, d'une pause, fait son chemin.
En attendant, les danseurs français, accueillis par une chaleureuse ovation du public montpelliérain, ont une fois de plus affolé les compteurs dès la danse rythmique vendredi après-midi : ils ont été récompensés par 92,73 points, nouveau record du monde, presque deux points au-dessus de leur précédent, établi aux JO-2022 (90,83).
- "Chaud au coeur" -
"On a vraiment pris beaucoup de plaisir ici, apprécie Cizeron. Le fait que nos amis, nos parents, nos fans soient là pour nous soutenir, ça nous fait vraiment chaud au cœur. C'est une des raisons pour lesquelles on avait envie de venir. Surtout après des Jeux presque à huis clos, ça fait vraiment du bien."
"C'était un super beau moment. C'est beau de finir ce cycle en France, ça a beaucoup de signification pour nous", ajoute Papadakis.
Avant la danse libre programmée samedi soir, le podium provisoire est 100% Montréal - comprendre de l'école où s'entraînent Papadakis et Cizeron depuis 2014 : derrière eux, suivent deux duos américains, Madison Hubbell et Zachary Donohue (89,72, record personnel), médaillés d'argent olympique à Pékin, et Madison Chock et Evan Bates (87,51, record personnel).
"Retourner s'entraîner après les JO, c'est un énorme challenge", reconnaît Cizeron. "Mais c'était le cas de tous les autres patineurs avec qui on s'entraîne. On s'est beaucoup soutenu, beaucoup encouragé, et le petit boost d'adrénaline du public, ça nous a porté jusqu'à la fin", complète Papadakis.
- "Tu sais que tu as réussi quand..." -
En jeu sur la glace française pour Papadakis et Cizeron, aussi quintuples champions d'Europe (2015-2019) et vice-champions olympiques 2018 : une cinquième couronne mondiale, après 2015, 2016, 2018 et 2019, qui les rapprocherait à une unité du record de sacres mondiaux détenu par les Soviétiques Lyudmila Pakhomova et Alexandr Gorshkov (six titres en 1970, 1971, 1972, 1973, 1974 et 1976). De quoi imprimer encore un peu plus leur marque sur la danse sur glace.
Elle les ferait passer, aussi, devant Andrée et Pierre Brunet, quadruples champions du monde dans l'entre-deux-guerres (1926, 1928, 1930 et 1932), et les seuls à pouvoir encore rivaliser avec Papadakis (26 ans) et Cizeron (27 ans) tout en haut au panthéon du patinage français à la faveur de leurs deux titres olympiques obtenus il y a près d'un siècle (1928 et 1932).
Il sera temps alors pour le duo clermontois de se pencher sur l'après. Pour l'heure, Papadakis et Cizeron peuvent mesurer le chemin parcouru à l'aune des... 30.000 bouteilles d'eau à leur effigie distribuées au fil de la semaine.
"Tu sais que tu as réussi dans la vie quand tu es sur une bouteille d'eau", en rit-il. "Tout ce travail pour finir sur une bouteille d'eau, c'est merveilleux", renchérit-elle.
La compétition se poursuit dans la soirée avec le programme libre femmes, largement impacté par l'exclusion des Russes décidée en réponse à l'invasion de l'Ukraine. Les toupies russes absentes, la Japonaise Kaori Sakamoto est la principale prétendante à l'or mondial.
A.Ragab--DT