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Francis Joyon (Idec Sport), vainqueur de la dernière édition de la Route du Rhum en 2018, s'alignera pour la huitième fois sur la ligne de départ de la légendaire course en solitaire le 6 novembre alors qu'il aura 66 ans.
"La Route du Rhum est incontournable. C'est à la fois une épreuve magique et incontournable", explique à l'AFP Joyon, pour qui cette nouvelle participation était claire dans sa tête depuis l'année dernière.
La Route du Rhum, dont la première édition s'est tenue en 1978, est une transatlantique qui a lieu tous les quatre ans et qui part depuis toujours de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) pour rallier Pointe-à-Pitre (Guadeloupe). En 2018, Joyon s'était imposé pour la première fois de sa carrière, à 62 ans, après un duel d'anthologie avec François Gabart.
"Elle est mémorable, cette victoire. J’ai eu François au téléphone hier, on s'est dit qu'on allait essayer de refaire la même chose, peut-être pas dans le même ordre pour lui ! Mais on aimerait bien encore se tirer la bourre et y mettre autant de passion et d'intensité", souligne le marin aux multiples records.
Joyon naviguera sur un multicoque Ultim (32 mètres de long maximum) construit il y a 16 ans et qui lui a permis de remporter la Route du Rhum mais aussi d'établir plusieurs records, dont celui du tour du monde en équipage en 40 jours et 23 heures.
"La Route du Rhum est la course que j'ai le plus pratiquée mais j'ai bien aimé les tours du monde aussi, la Transat anglaise", relève-t-il. "Ce que j'apprécie dans la Route du Rhum c'est qu'il s'agit d'une transat qui part toujours un peu plus tard dans l'année, il y a toujours une grosse différence météo entre fin octobre et début novembre, les dépressions arrivent, les conditions sont difficiles au départ, je suis seul à gérer le bateau. Il y a un côté aventure qu'il n’y a plus dans d’autres courses".
A bientôt 66 ans (le 28 mai), le skipper est toujours en forme. "Ma cardiologue m'a dit que j'avais un coeur de jeune homme, j'étais trop fier !".
"Je ne fais pas du sport pour le sport, mais plus du sport plaisir. Je fais du vélo le soir, du kitefoil parce que j’ai envie de le faire. Ca reste assez ludique de faire tout ça, c’est ça la clé pour que l’envie continue", assure-t-il.
Le bateau, lui, est actuellement en chantier et devrait être remis à l'eau mi-avril, avec un nouveau jeu de voiles et de nouveaux câbles et une continuité dans le travail de fiabilité d'un voilier "bien né et structurellement bien conçu".
Jusqu'à cet été, Joyon naviguera en équipage avant de prendre seul la main du bateau rouge aux couleurs d'Idec, son sponsor depuis 20 ans avec lequel il n'a jamais eu de contrat. "Je peux arrêter du jour au lendemain, eux aussi. C'est original mais ça marche bien !", lance Joyon.
H.Pradhan--DT