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Bien déterminé à saisir sa chance sur ses terres californiennes, Taylor Fritz a remporté son bras de fer avec Andrey Rublev, qui était pourtant favori, laissant l'Américain s'offrir le droit de disputer une première finale d'un Masters 1000 à Indian Wells, samedi.
Agé de 24 ans, Fritz, qui s'était déjà hissé en demi-finale du tournoi dans le désert californien l'an passé, sans passer ce cap, affrontera dimanche Rafael Nadal (4e) ou Carlos Alcaraz (19e), opposés dans l'autre demi-finale.
Un choc générationnel 100% espagnol, entre l'inoxydable recordman du nombre de Grands Chelems remportés (21), âgé de 35 ans, et son successeur désigné, devenu à 18 ans le plus jeune demi-finaliste d'Indian Wells derrière Andre Agassi, qui en avait 17 en 1988.
"Quel que soit l'adversaire, je m'attend à un match difficile et vraiment différent, +Rafa+ c'est +Rafa+, on le connaît, et Alcaraz joue extrêmement bien depuis le début du tournoi", a commenté à chaud le 20e mondial, après sa victoire 7-5, 6-4 contre Rublev (7e).
En attendant de connaître l'identité de son futur rival, Fritz peut savourer d'être le premier Américain, depuis John Isner en 2012 à atteindre ce stade. Une victoire de plus et il deviendra le premier de son pays à triompher à Indian Wells depuis le même Agassi en 2001.
Et il a été récompensé pour son approche de la rencontre.
"J'ai vraiment voulu jouer agressif, donner le ton dès le début match. Andrey a bien mieux joué au second set, mais je suis parvenu à m'accrocher jusqu'à saisir ma chance", a résumé le vainqueur.
Très offensif, le natif de San Diego a en effet breaké d'entrée son adversaire et conservé son avantage jusqu'à mener 5-2, réussissant alors quasiment tout ce qu'il entreprenait, notamment en revers.
- Phalanges taillées -
Rublev, pas dans le coup, s'est néanmoins accroché et a débreaké pour remonter à 5-5, avant de céder à nouveau son engagement, Fritz parvenant à empocher le premier set sur sa troisième opportunité.
Et comme il le fait souvent quand il est en colère après lui-même, le Russe a tapé des coups de poing sur le cordage de sa raquette, au point de se tailler les phalanges. De quoi nécessiter un temps mort médical.
Rublev, qui, comme ses compatriotes et les Bélarusses, joue sans mention de son pays ni représentation de son drapeau, selon une directive des instances dirigeantes du tennis en réponse à la guerre en Ukraine, s'est montré un peu plus régulier dans les échanges au cours de la 2e manche.
Mais il a trop peu eu de possibilités pour espérer renverser la situation, face à un adversaire qui a su garder la cadence et se sortir du piège du 9e jeu. Le Russe s'est procuré deux balles de breaks en parvenant enfin à placer les gros parpaings qui sont sa spécialité, mais l'Américain a su répondre.
Et dans la foulée, c'est Fritz qui a su saisir sa chance en pressant Rublev, qui a fini par craquer définitivement, au bout de 1h47.
Celui qui restait sur deux victoires à Marseille puis Doha, venait de concéder là sa première défaite en 14 matches.
Quant à l'Américain, il peut rêver à un deuxième titre sur le circuit, autrement plus prestigieux que son premier, remporté sur le gazon d'Eastbourne en 2019.
Il lui faudra récupérer au mieux, car il a confié ressentir une petite tension dans sa jambe droite, en toute de fin de match. "Mon physio va m'arranger ça, j'espère que ce n'est pas trop sérieux", a-t-il dit.
R.Mehmood--DT