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Malgré un été qui s'annonce très chargé, les Mondiaux en salle ont battu le rappel de plusieurs pointures et le programme s'annonce alléchant de vendredi à dimanche à Belgrade, avec notamment le duel Coleman-Jacobs sur 60 m et l'attraction Armand Duplantis à la perche.
La saison hivernale n'est d'habitude pas très prisée par les cadors et le festin attendu en juillet (Championnats du monde en plein air à Eugene aux Etats-Unis) puis en août (Euro à Munich) aurait pu inciter certains à la zapper purement et simplement. Mais c'est le phénomène inverse qui s'est produit, pas moins de 12 champions olympiques sacrés à Tokyo en 2021 ayant fait le déplacement jusqu'en Serbie.
Les Russes et Bélarusses, exclus par World Athletics en raison de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, manqueront cependant à l'appel.
Comme d'habitude, les sprinteurs vont aimanter tous les regards, d'autant plus avec le grand retour de Christian Coleman. L'Américain (26 ans), principal absent des derniers JO, a fini de purger ses 18 mois de suspension pour avoir enfreint les règles de localisation antidopage et il n'a rien perdu de son potentiel. Le recordman du monde du 60 m (6 sec 34), qui s'est imposé aux Championnats US en 6 sec 45, le 27 février, sera l'incontestable favori à sa propre succession avant de s'attaquer dans quatre mois à la défense de son titre mondial sur 100 m à Eugene.
Coleman sera d'autant plus revanchard qu'il aura à ses côtés l'Italien Marcell Jacobs, devenu sans lui le roi de la ligne droite à Tokyo. Le surprenant médaillé d'or olympique veut profiter des compétitions indoor pour peaufiner sa mise en action avant les grands rendez-vous en plein air. Il aura du mal à contester la supériorité de Coleman mais le champion d'Europe en salle (2021) a déjà couru cette année en 6 sec 49 et ne serait pas contre l'idée de déjouer une nouvelle fois les pronostics.
Les temps ont bien changé pour Jacobs. En 2017 à Belgrade, l'Italien était piteusement sorti des qualifications du saut en longueur à l'Euro indoor. Cinq ans plus tard, il revient dans la capitale serbe dans la peau d'une star du sprint.
"Mon début de saison est très bon mais je ne suis pas encore à mon top", a-t-il expliqué jeudi.
- Duplantis dans un fauteuil? -
Il y aura théoriquement peu de surprises à attendre du concours de la perche, l'unique incertitude concernant la hauteur qu'atteindra le prodige Armand Duplantis. Deux semaines à peine après y avoir amélioré son propre record du monde (6,19 m), le Suédois (22 ans) retrouve la Stark Arena avec l'ambition d'aller encore plus haut.
"Cette salle est réellement un endroit rêvé pour des Championnats et je vais essayer de faire encore mieux. Je ne pense pas avoir atteint ma limite", a-t-il déclaré.
Seul son dauphin aux Jeux de Tokyo, l'Américain Chris Nilsen, introduit depuis peu dans le cercle fermé des hommes à plus de 6 m (6,05 m), pourrait venir titiller un peu Duplantis, en quête en 2022 de l'or mondial en indoor et en extérieur, qui manquent à son palmarès.
Il faudra aussi guetter les performances de la Vénézuélienne Yulimar Rojas, sans rivale au triple saut mais capable de pousser encore plus loin le record du monde établi aux JO de Tokyo (15,67 m), et des Américains Ryan Crouser, également très seul depuis son jet historique de l'an dernier (23,37 m), et Grant Holloway, qui s'est approché en février à six centièmes de son record du monde du 60 m haies avec un chrono en 7 sec 35.
Le feu pourrait aussi jaillir sur 1500 m des pieds de Jakob Ingebrigtsen, champion olympique devenu recordman du monde de la distance en salle (3 min 30 sec 60) il y a tout juste un mois à Liévin et qui se frottera à l'ex-détenteur et tenant du titre, l'Ethiopien Samuel Tefera.
G.Mukherjee--DT