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"Trop fort": Gaël Monfils n'a rien pu faire mercredi face au jeune phénomène Carlos Alcaraz, vainqueur implacable et qualifié pour les quarts de finale du Masters 1000 d'Indian Wells, où tout le monde rêve d'une demie 100% espagnole contre Rafael Nadal.
Le Français (28e mondial) s'arrête donc en 8e dans le désert californien, débordé par un adversaire qu'il rencontrait pour la première fois et auquel il n'a résisté qu'un set (7-5, 6-1). Finalement pas si mal, après cinq semaines sans jouer en raison d'une maladie qui l'a mis à plat.
Révélé en septembre dernier à l'US Open, où il a atteint les quarts en éliminant au passage le Grec Stefanos Tsitsipas alors tête de série N.3, Alcaraz (19e) est devenu à 18 ans le plus jeune joueur à atteindre ce même stade à Indian Wells, depuis l'Américain Michael Chang, qui en avait 17 en 1989.
"A ce stade-là, il n'y a plus d'âge qui compte. Il a toute la vie devant lui pour accomplir des choses exceptionnelles et c'est ce qu'il va faire. Ce qu'il m'a imposé, c'était trop dur aujourd'hui. Et je ne peux que lui dire bravo. Même si c'est dur. Car ça veut dire aussi mettre son égo de côté. Parce que bon, tu veux gagner quand même, mais le mec te déchire...", a soufflé admiratif Monfils après la rencontre.
- Choc générationnel -
Il est en effet tombé sur plus fort. Alcaraz lui a tout renvoyé, même ses lourds parpaings, quand il ne dictait pas les échanges.
La rencontre a été serrée dans le premier set, la différence se faisant au 10e jeu sur le service de Monfils, piégé par une amortie parfaitement réalisée par Alcaraz, démontrant là sa capacité à changer brusquement de rythme. Break en poche, il a confirmé, en s'appuyant sur son excellente première balle, pour le gain de la manche.
"L'amortie, c'est une de mes armes, je n'hésite pas à l'utiliser dans les moments-clés", a dit l'Espagnol après-coup.
Il venait de s'imposer en 1h18 après un cavalier seul dans le second set, Monfils ayant levé le pied, quand lui a continué à maintenir la cadence de façon impressionnante.
"C'est spécial d'être en quart d'un Masters 1000 pour la première fois, je suis content de mon niveau ici. Si je continue à jouer comme ça, ça se passera bien", a dit celui qui pourrait bien croiser, pour la première fois, la route de son illustre aîné Rafael Nadal en demi-finale.
Ce qui constituerait un choc générationnel préalable à un inévitable passage de témoin pour le décidément très gâté tennis espagnol, 17 ans séparant les deux hommes.
Mais avant, Alcaraz devra écarter le tenant du titre, le Britannique Cameron Norrie (12e) qui s'est débarrassé facilement 6-2, 6-4 de l'Américain Jenson Brooksby (43e).
- Et de 18 pour Nadal -
Nadal lui aura à faire à l'Australien Nick Kyrgios (132e) qui sera frais, car il n'a pas eu besoin de jouer après le forfait de Jannik Sinner (10e), malade.
Un paramètre qui pourrait compter, car s'il a gravi la montagne Reilly Opelka (2,11 m) en s'imposant 7-6 (7/3), 7-6 (7/5), le triple vainqueur de l'épreuve (2007, 2009, 2013) a confié a posteriori avoir souffert plus que d'habitude de son pied gauche, opéré l'an passé et qui l'avait contraint à plus de quatre mois d'absence.
"J'espère que mon pied tiendra le coup", a confié le vainqueur du dernier Open d'Australie.
Avec cette 18e victoire d'affilée, il fait mieux que Pete Sampras (1997) et Roger Federer (2018) qui en avaient remporté une de moins au cours de leur début de saison. Et s'il fait mieux que Novak Djokovic en 2013, également stoppé à 17, il demeure très loin du Serbe, qui avait remporté 26 succès de rang en 2020 et surtout 41 en 2011, record en la matière depuis le début de l'ère ATP en 1990.
Autres résultats notables, le Russe Andrey Rublev (7e) a écarté 7-6 (7/5), 6-4 le Polonais Hubert Hurkacz (11e) et affrontera le Bulgare Grigor Dimitrov (33e). Dans le bas de tableau, il apparaît comme le favori pour atteindre la finale, l'Italien Matteo Berrettini (6e) ayant été sorti 6-3, 6-7 (5/7), 6-4 par le Serbe Miomir Kecmanovic (61e).
G.Gopalakrishnan--DT