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"Vous ne pouvez pas nous empêcher de rêver d'un exploit": battu 2-0 par Chelsea à l'aller, Lille veut croire à l'impossible mercredi en 8e de finale retour de Ligue des champions contre le club champion d'Europe, inquiet en coulisses pour son avenir.
Les champions de France en titre peuvent-ils renverser l'équipe championne du monde des clubs et ainsi décrocher une qualification historique après l'échec à ce niveau en 2007 ? En terme de pedigree, le Losc, seulement sixième en Ligue 1 et distancé dans la course au podium, aborde cette deuxième manche sur la pointe des pieds.
Mais si Chelsea reste un géant européen à l'effectif constellé de stars, c'est la situation extrasportive qui accapare les esprits des Blues, dans la tourmente après les sanctions économiques du gouvernement britannique visant Roman Abramovitch, propriétaire du club, à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine.
Thomas Tuchel, l'entraîneur de Chelsea, le reconnaît d'ailleurs: les Lillois "ont tout à gagner et rien à perdre" dans ce match.
De quoi donner raison à son homologue lillois Jocelyn Gourvennec: "Je suis le seul dans cette salle à croire à l’exploit. On joue un match où on nous donne moins de 10% de chances de nous qualifier et le Losc répond toujours présent dans ces situations", a prévenu ce dernier.
"Vous ne pouvez pas nous empêcher de rêver d'un exploit. J'ai conscience que notre environnement considère ça comme impossible, mais c'est justement parce que c'est impossible qu'on va y rêver", avait déclaré le technicien breton vendredi après le triste match nul face à Saint-Étienne (0-0) en Ligue 1.
- Sans Renato Sanches -
Cette prestation décevante a un peu émoussé la confiance du Losc, qui venait de remporter deux matches en championnat et s'était replacé dans la course au podium et à la Ligue des champions. Les Dogues ont surtout perdu leur meilleur joueur, Renato Sanches, touché à la cuisse gauche.
L'absence de l'international portugais de 24 ans est un énorme coup dur pour les Lillois: le champion d'Europe 2016 avait en effet été le meilleur Nordiste fin février lors du match aller perdu 2-0 à Stamford Bridge.
"Renato est un joueur hors norme, qui peut faire un peu tout et jouer à tous les postes. On va s’organiser sans lui, on va faire différemment", a expliqué Gourvennec.
Le technicien récupère toutefois une autre pièce maîtresse, son milieu défensif Benjamin André, remis d'un syndrome grippal et qui s'est entraîné normalement mardi.
Face à la très solide équipe londonienne, Lille va surtout devoir retrouver de l'allant offensivement, à l'image de son avant-centre canadien Jonathan David, un seul but inscrit sur ses dix derniers matches avec le Losc.
En panne d'idées, malgré un large succès contre une équipe de Clermont réduite à dix (4-0) début mars, le Losc va devoir retrouver des automatismes et de la justesse devant, ne serait-ce que pour exister face à l'armada des Blues, Kai Havertz, Hakim Ziyech ou Romelu Lukaku.
- "L'humeur est bonne", assure Tuchel -
Reste à savoir quel sera le moral des Blues, dont la situation économique pourrait devenir précaire si le club, dont les recettes sont gelées et les dépenses encadrées, n'est pas vendu rapidement.
"L'humeur est bonne", a assuré leur entraîneur Thomas Tuchel. "Quand je dis qu'on cherche à rester concentré sur ce qu'on peut maîtriser, je le pense. La priorité c'est de prendre nos responsabilités."
L'ancien entraîneur du PSG connaît bien l'ambiance du stade Pierre-Mauroy et s'attend à devoir batailler.
"Les Lillois ont fait un bon match à Stamford Bridge. Ils ont été très forts physiquement. Ils ont attaqué haut et ont été impressionnants dans le pressing. On n'a pas pu se relâcher et on s'attend encore à ça", a-t-il estimé mardi.
Poussés par un stade exceptionnellement plein, les Dogues vont devoir emballer la rencontre et mettre du rythme pour espérer bousculer les Londoniens.
"On joue un match historique à Pierre-Mauroy. Il faut emmener le stade avec nous pour pouvoir rêver encore plus grand. Les remontadas sont possibles, on a vu dans cette compétition que tout est possible. On doit enflammer notre stade, on en aura besoin", a souligné Gourvennec.
La suppression de la règle du but à l'extérieur est aussi de nature à alimenter les espoirs lillois, qui ne seront pas pénalisés par le fait d'avoir été muets à l'aller. Encore faudra-t-il marquer au moins deux buts, ce que les Nordistes n'ont réalisé qu'une seule fois lors de leurs huit derniers matches. Vous avez dit impossible ?
F.Chaudhary--DT