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Gaël Monfils, au culot et au panache, s'est offert un succès renversant aux dépens du N.1 mondial Daniil Medvedev, qui ne le sera d'ailleurs plus dès lundi prochain, pour se qualifier lundi pour les 8e de finale du Masters 1000 d'Indian Wells.
Avant d'arriver en Californie, le Français, tête de série N.26, n'avait pas joué depuis cinq semaines, mis à plat par une maladie "mystérieuse", selon ses propres mots. Or cela ne s'est pas vu sur le central baigné de soleil.
Car pendant que la terre à très légèrement tremblé pendant le match tout près d'Indian Wells - à 3,1 sur l'échelle de Richter -, Monfils a été à l'épicentre d'un autre léger séisme dans le tournoi, en sortant le Russe 4-6, 6-3, 6-1.
Medvedev, grand favori du tournoi avec Rafael Nadal, espérait passer enfin le cap des 8e de finale pour sa cinquième participation. Il devra encore attendre. Et dans ce désert californien qui ne lui réussit décidément pas, ce revers se double de la perte assurée de sa place de N.1 mondial, dès lundi prochain, au profit du Serbe Novak Djokovic, absent car non vacciné contre le covid et de fait non autorisé à se rendre aux Etats-Unis.
Son premier set laissa pourtant entrevoir, non pas une promenade de santé, mais une meilleure issue que la défaite. Bien réglé en défense, renvoyant à peu près toutes les balles, il a attendu que Monfils craque sur son service au 9e jeu, avec quatre fautes directes consécutives (dont deux doubles fautes), pour ensuite empocher le premier set sur un autre jeu blanc.
Mais Monfils a continué à crânement jouer sa chance, montant en intensité dans la deuxième manche, tout en changeant de rythme avec des montées à la volée, des amorties et même des services à la cuillère.
- "Je suis heureux en ce moment" -
Le deuxième, sur une balle de set, a poussé le Russe à la faute, pour égaliser à une manche partout. Et le public, fan de ce pourvoyeur de "showtime" qu'est Monfils, d'exulter.
Les spectateurs ont aussi ri en le voyant tester du bout de la raquette la sensibilité du haut du filet qui venait de sonner "let" pour annuler un ace, et lorsqu'il a chassé de minuscules bestioles fondant au sol sous le soleil avec une serviette.
Le show ne s'est pas arrêté là. Car après un passage aux toilettes des deux joueurs - plus long pour Medvedev (six minutes environ) -, Monfils a continué à prendre l'ascendant en variant toujours autant ses coups, tandis que son rival, coupable d'une énième faute directe, ce dont il a peu l'habitude, fracassait sa raquette au sol, écopant d'un avertissement.
La suite vit Monfils ne jamais desserrer l'étau, jouant juste et fort quand il le fallait, pour s'offrir sur sa 6e balle de match, au bout de 2h07, la deuxième victoire de sa carrière sur un N.1 mondial après celle remportée en 2009 contre Rafael Nadal.
Les clés de sa réussite sur cette rencontre ? "Ma mobilité, j'ai très bien bougé et j'ai beaucoup changé de vitesse de frappe, pour l’empêcher d'avoir beaucoup de rythme, et je l'ai fait courir. J'avais l'impression de bien doser mon coup droit", a-t-il expliqué à chaud.
"C'était génial. Je me sens bien. J'ai eu un bon début d'année, je me sentais fort, je bougeais bien. Je suis assez heureux en ce moment. Je suis dans ma zone et je suis un adversaire difficile pour n'importe qui", a ajouté le Français, déjà convaincant pour son entrée en lice samedi face au Serbe Filip Krajinovic.
Il lui faudra vite évacuer tout sentiment d'euphorie. Car un 8e de finale très relevé l'attend, contre le grand espoir espagnol Carlos Alcaraz (N.19), qui a n'a fait qu'une bouchée 6-2, 6-0 de son compatriote Roberto Bautista (N.15).
J.Chacko--DT