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Journée douce-amère samedi pour les Français à Pékin: si Benjamin Daviet, "heureux", décroche l'argent en ski de fond, sa troisième médaille, la star Marie Bochet termine sa glorieuse carrière paralympique sur une chute en slalom.
L'avant-dernière journée de ces Jeux (4-13 mars) a aussi été marquée par la performance du fondeur canadien Brian McKeever, 42 ans, qui a égalé le record du nombre de titres (16) d'un sportif masculin aux Paralympiques.
Porte-drapeau de l'équipe de France lors de la cérémonie d'ouverture, Benjamin Daviet fait donc encore une fois honneur à son statut avec cette médaille d'argent en ski de fond distance moyenne (catégorie debout).
Sur les pistes du site nordique de Zhangjiakou, le Haut-Savoyard de 32 ans, natif d'Annecy, a été devancé sur le fil, d'un peu plus d'une seconde, par le Chinois Wang Chenyang.
"Je suis vraiment très heureux de cette médaille d'argent. Je pense que je n'avais pas les sensations de fou que j'avais hier. J'étais un peu fatigué après une nuit compliquée", a déclaré Benjamin Daviet.
"Ça doit se jouer à trois ou quatre centimètres. C'est comme ça, c'est le sport, on ne peut pas tout gagner non plus."
Benjamin Daviet avait déjà remporté cette semaine les titres paralympiques en ski de fond sprint et en individuel de biathlon.
Il disputera encore dimanche le relais en fond, où il promet de "s'arracher les tripes" pour chercher une nouvelle médaille.
- "Vraiment fini" -
En revanche, nouvelle désillusion pour Marie Bochet: octuple médaillée d'or paralympique, la star française de la dernière décennie en para-sport d'hiver termine son séjour à Pékin par une chute lors du slalom (catégorie debout).
"Je suis un peu soulagée que ce soit terminé, car c'était tellement dense ces Jeux", a réagi au bord des larmes la championne de 28 ans.
"J'étais tellement en manque de repères, en manque de sensations (...) J'y ai mis mon coeur et mes tripes, j'ai essayé de ne rien lâcher."
Après une chute le week-end dernier dans la descente, Marie Bochet avait réussi à décrocher l'argent du super-G, mais avait terminé hors du podium en super combiné (5e) et en slalom géant (4e).
Un bilan bien loin des ambitions affichées par la championne.
"Ça fait deux mois qu'on s'isole, qu'on est dans le dur à cause du Covid, qu'on est loin de nos proches. Est-ce que tout ça, c'était trop long pour moi qui suis très sensible ? Peut-être", a-t-elle analysé.
Certitude en tout cas: ces Paralympiques de Pékin étaient ses derniers.
"Je crois que ces Jeux m'ont aussi montré que c'était vraiment fini, que j'étais allée vraiment au bout des choses", même si "je ne sais pas de quoi l'avenir sera fait" pour l'instant, a-t-elle déclaré.
- La France quatrième -
En ski alpin toujours, et pour la belle histoire: trois soeurs autrichiennes se sont retrouvées sur le podium du slalom (catégorie déficients visuels).
Âgée de 19 ans, Veronika Aigner a remporté son deuxième titre paralympique en deux jours, guidée par sa soeur Elisabeth, 23 ans. Leur petite soeur Barbara, 16 ans, a décroché l'argent.
Les Ukrainiens, eux, continuent leur moisson de médailles, malgré la situation dans leur pays: les fondeuses Oleksandra Kononova et Iryna Bui terminent en or et en bronze sur la distance moyenne (catégorie debout).
Enfin, en curling en fauteuil roulant, le Canada avait battu vendredi soir la Slovaquie (8-3) dans le match pour la médaille de bronze.
Avec la performance de Benjamin Daviet samedi, la France compte désormais dix médailles (dont 6 en or). Elle conserve sa 4e place du classement des pays.
La Chine est toujours première (57 médailles, dont 17 d'or) devant l'Ukraine (28, dont 10 d'or) et le Canada (23, dont 8 d'or).
A suivre dimanche côté français: le relais de ski de fond donc, mais aussi le ski alpin hommes où le jeune Arthur Bauchet, 21 ans et déjà titré deux fois à Pékin, sera notamment aligné en slalom.
A.Hussain--DT