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A quelques mètres près, Mathieu Burgaudeau, un jeune Vendéen de 23 ans, a ouvert son palmarès professionnel dans la 6e étape de Paris-Nice qu'il a remportée, vendredi à Aubagne, devant le peloton lancé à ses trousses.
Parti à 8 kilomètres de l'arrivée, le coureur de l'équipe TotalEnergies, la formation de Jean-René Bernaudeau, a résisté in extremis avant de s’effondrer sur la chaussée, épuisé autant que comblé.
"Ce n'était pas prévu que j'attaque, on devait surtout protéger Pierre Latour (3e du général) et en bonus Niccolo Bonifazio mais j'avais de super jambes dans le final et c'était trop bête de ne rien faire", a expliqué le Français.
"J'ai contré une attaque dans la dernière bosse et j'ai vu que j'étais tout seul au sommet, alors j'y suis allé à fond. Les derniers kilomètres étaient tortueux, c'était difficile pour un peloton de reprendre du temps", a ajouté Burgaudeau.
Paradoxalement, c'est le Français vainqueur de la première étape dimanche, Christophe Laporte, qui a failli condamner Burgaudeau dans les rues d'Aubagne. Laporte, travaillant pour le champion de Belgique Wout van Aert, a relancé l'allure sans réaliser la jonction.
Derrière Burgaudeau, le Danois Mads Pedersen, le plus rapide mardi à Dun-le-Palestel (Creuse), a devancé van Aert. Mais, pour la deuxième place seulement, dans le même temps que Burgaudeau qui s'est gardé de lever les bras avant la ligne. "Je l'ai fait quand les autres m'ont dépassé", s'est-il amusé.
En forme depuis le début de saison (5e de l'Etoile de Bessèges), le natif de Noirmoutier, fils d'un marin-pêcheur, a concrétisé les promesses, entrevues avant son début de carrière professionnelle en 2019, affirmées l'an passé pour sa première participation au Tour de France.
- "Une très bonne spirale" collective -
"Il y a plein de gars de ma génération qui ont très vite marché chez les pros, ce n'était pas mon cas. Je savais que j'étais aussi fort qu'eux mais je n'y arrivais pas, j'avais comme un blocage dans la tête", a avoué le vainqueur du jour en soulignant les différences par rapport à l'an dernier, une saison à oublier pour l'équipe TotalEnergies.
"L'arrivée de Peter (Sagan) a donné un élan à l'équipe, une motivation supplémentaire et un nouveau matériel. On est dans une très bonne spirale, ça donne un super collectif, et des résultats sur l'ensemble des fronts".
L'étape, la plus longue de l'épreuve avec 213,6 kilomètres entre Courthézon (Vaucluse) et Aubagne (Bouches-du-Rhône), a laissé le haut du classement inchangé, en faveur de Primoz Roglic qui a endossé jeudi le maillot de leader.
Le Slovène s'attend à devoir confirmer sa position, samedi, dans la 7e étape (155,2 km) qui se termine par l'ascension du col de Turini.
Dans cette montée de quelque 15 kilomètres à 7,3 %, les grimpeurs colombiens s'en étaient donné à coeur joie lors de la précédente arrivée en 2019 avec le succès de Daniel Martinez, en embuscade cette année au classement (4e à 56 sec), devant Miguel Angel Lopez, et la prise de pouvoir d'Egan Bernal.
Mais, pour Roglic, le danger principal pourrait bien se situer dans la dernière étape, dimanche, plus favorable aux guet-apens que la montée sèche du Turini.
Y.El-Kaaby--DT