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Amoureux de la montagne, où il vit désormais, le champion d'ultra endurance François D'haene lance sa saison avec la Pierra Menta, course mythique de ski-alpinisme, avant de refaire la Hardrock 100 dans le Colorado, et de terminer près de l'océan Indien pour la Diagonale des fous.
C'est à deux cents mètres de sa maison, au Planay (Savoie), que D'haene a pris vendredi le départ de la troisième étape de la Pierra Menta, une course chère à son coeur à laquelle il participe depuis douze ans.
Installé avec sa femme et leurs trois enfants depuis un an dans le massif du Beaufortain, celui qui est considéré comme le meilleur ultra-traileur actuel dans le monde a choisi de donner le coup d'envoi en mars de sa riche et longue saison avec la Pierra Menta, qu'il intégre dorénavant dans son programme de préparation.
Le périple en haute montagne lui permet d'appréhender le mieux possible la Hardrock 100, un 100 miles (160 km) d'endurance extrême à 4000 m d'altitude, qu'il a remportée en 2021 dans un chrono record (21h45) et dont le départ sera donné le 15 juillet.
- Hardrock et Grand Raid -
"Le ski de randonnée, c'est pour moi le meilleur moyen de préparer aussi cette Hardrock. Ca me permet de monter vraiment crescendo. Tout mon hiver sert de très bonne base là-dessus", explique D'haene à l'AFP.
Déjà sur les rangs en Coupe du monde de ski-alpinisme depuis janvier avec l'équipe de France réserve, D'haene s'est blessé aux côtes il y a un mois en chutant, ce qui devrait rallonger sa saison ski, avant d'emmagasiner les kilomètres en course à pieds pour "arriver acclimaté et en forme à la Hardrock", où il aura pour rival l'autre grande star de l'ultra endurance, l'Espagnol Kilian Jornet.
Jornet enchaînera lui avec l'Ultra Trail du Mont Blanc (UTMB) fin août, ce qu'avait fait D'haene l'année dernière pour devenir l'unique quadruple vainqueur de l'UTMB. Cette année, le Français n'y retournera pas, ayant préféré la Diagonale des fous, course de 168 km (dont 9600 m de dénivelé positif) dont le départ se fera le 21 octobre dans le cadre du Grand Raid de la Réunion.
- Ultra en toile de fond -
"C’est une course particulière dans un environnement exotique, assez sympa, c’est là aussi où j’ai débuté l’ultra trail en 2009, et ça fait quatre ans que je ne suis pas allé à La Réunion. J'ai envie de revivre un peu ses ambiances, cette atmosphère, c’est quelque chose d’un peu spécial", souligne celui qui s'alignera pour une cinquième victoire.
Au sommet de son art, D'haene s'applique depuis 2015 à varier chaque année sa programmation.
"Pour moi c'est vraiment important de remettre une part d'aventure dans ma pratique. J’étais allé en Equateur après le GR20 (2016). Il y a eu (en 2017) le John Muir Trail avec une part plus importante d’aventure et de montagne avec des sentiers très isolés, ça me plaisait vraiment bien. Il y a eu un projet dans le Tyrol, je fais plus de ski-alpinisme et je me suis mis au parapente il y a 2 ans. Donc des projets qui mêlent tout ça avec en toile de fond l’ultra, c'est comme ça que je vais nourrir mes prochaines saisons".
Et dans sa programmation, ce papa de 36 ans prend bien en compte sa vie de famille et ses activités extra-sportives.
Ancien kiné, D'haene a ensuite mené de front avec sa femme durant dix ans l'exploitation d'un domaine viticole dans le Beaujolais. Il y a un an, le couple a cessé mais continue de livrer quelques bouteilles à vélo ou au pas de course dans la montagne !
"Il nous reste encore de quoi s'amuser pendant 2, 3 ans. Après l'idée est de retrouver un projet commun convivial local, mais plus rattaché à la montagne. Peut-être un petit chalet d'alpage", se projette-t-il.
Y.Sharma--DT