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Le sacre se précise: de nouveau impérial lors du sprint samedi à Otepaa (Estonie), Quentin Fillon Maillet n'est plus très loin de s'adjuger la Coupe du monde de biathlon, un titre qu'il pourrait sécuriser dès la prochaine course prévue samedi.
Avec 225 points d'avance sur son dauphin Emilien Jacquelin à quatre épreuves du terme de la saison, le double champion olympique s'est encore un peu plus rapproché du gros globe de cristal avec cette 8e victoire.
Il lui suffit désormais de terminer au moins à la 23e place de la mass start prévue samedi pour devenir le 4e Français à finir l'hiver en position de N.1 mondial après Patrice Bailly-Salins (1994), Raphaël Poirée (2000, 2001, 2002, 2004) et Martin Fourcade (de 2012 à 2018).
Une simple formalité a priori pour le Jurassien (29 ans) qui a survolé l'exercice 2021-2022 et n'a pas connu de contre-coup physique ou psychologique après sa moisson historique aux JO de Pékin (5 médailles, deux en or, trois en argent).
Auteur du doublé sprint-poursuite la semaine dernière à Kontiolahti (Finlande) juste après les Jeux et le petit globe de la poursuite déjà en poche, Fillon Maillet a poursuivi sur sa lancée en dominant la course avec un très beau 10/10 au tir, devançant de 7,2 secondes le Norvégien Sturla Laegreid et de 11,1 secondes l'Allemand Benedikt Doll.
- "Ascendant psychologique" -
Pendant que Fillon Maillet effectuait son festival habituel, ses deux poursuivants au classement général de la Coupe du monde ont sombré. Emilien Jacquelin, auteur de quatre erreurs à la carabine, n'a pris que la 32e place, alors que le Suédois Sebastian Samuelsson, N.3 mondial, a dû se contenter d'une piètre 18e position, facilitant encore un peu plus la tâche de QFM.
"Je commence à sentir la fatigue de la fin de saison et un peu de lassitude mais j'essaye de ne pas trop y penser, a expliqué Fillon Maillet. Je suis assez fier de la manière dont j'aborde les courses depuis un certain temps. J'ai presque l'impression de gagner avant le départ. J'ai beaucoup de confiance sur le tir et les skis. Je ne laisse pas de place au doute et j'arrive sur les courses en mode conquérant."
Un état d'esprit de guerrier qui lui procure un "ascendant psychologique" sur ses principaux adversaires.
"Certains biathlètes me croient imbattable, et ça peut leur faire peur sur la piste", a-t-il estimé.
Mais malgré un suspense inexistant concernant l'issue de la saison, le Français ne compte pas se relâcher et de se contenter d'assurer alors qu'il a, outre le gros globe, les petits globes du sprint et de la mass start dans le viseur.
"Je n'ai pas envie de finir moyennement, même si ça prend pas mal d'énergie", a lancé celui qui est surnommé "le Morbac" pour sa capacité à s'accrocher coûte que coûte sur une piste. Dès samedi, il pourrait toutefois se libérer d'un énorme poids.
D.Farook--DT