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Loin de leur pays en guerre, ces footballeurs ukrainiens évoluant en Angleterre, en Belgique, au Portugal ou en Italie n'ont plus vraiment la tête au ballon rond mais se mobilisent pour venir en aide à leurs concitoyens.
Les rencontres de coupes d'Europe, cette semaine et la suivante, seront pour eux l'occasion de continuer à lancer des messages de paix, comme ils le font depuis le début de l'invasion russe en Ukraine.
- Zinchenko a "si mal" -
Le défenseur de Manchester City Oleksander Zinchenko et l'ailier de West Ham Andriy Yarmolenko sont deux des trois Ukrainiens qui évoluent en Premier League (aucun Russe).
"Je vais être honnête, s'il n'y avait pas eu ma fille, ma famille, je serais là-bas", a expliqué Zinchenko lors d'une interview poignante à la BBC, samedi.
"La chose qui se rapproche le plus du sentiment que j'ai éprouvé, c'est peut-être quand un de vos proches meurt. Vous savez, cette sensation de se sentir si mal à l'intérieur. Je ne faisais que pleurer", a ajouté Zinchenko, 25 ans.
Il n'est pas entré en jeu ce week-end et n'est pas certain d'être aligné mercredi contre le Sporting Portugal en Ligue des champions.
Pas plus que son compatriote Yarmolenko, 32 ans, absent ce week-end.
"On ne va pas le presser (à revenir)", a assuré David Moyes, l'entraîneur des Hammers, attendus à Séville jeudi en Ligue Europa.
- Bezus "reconnaissant" -
Roman Bezus a été mis à l'honneur dimanche en Belgique par les supporteurs de son club, La Gantoise, qui l'ont applaudi en début de match, avant que le joueur des Buffalos ne marque le but de la victoire dans les dernières secondes devant Zulte-Waregem (2-1).
"J'avais prévu un t-shirt, des célébrations, mais dans l'émotion, j'ai tout oublié", a expliqué Roman Bezus, après être sorti du terrain en larmes. "Je ne pouvais penser à rien, c'était très émouvant. Tout ce que je peux faire, c'est prier pour l'Ukraine et pour la paix."
"J'ai reçu beaucoup de soutien depuis une semaine, beaucoup de gens m'ont aidé et aident mes compatriotes. Je leur suis reconnaissant", a dit le milieu âgé de 31 ans dont l'équipe se déplace jeudi sur la pelouse du PAOK Salonique en Ligue Europa Conférence.
- Yaremchuk ovationné -
Le 23 février, à la veille du début de l'invasion de son pays, l'attaquant du Benfica Lisbonne Roman Yaremchuk avait exhibé un t-shirt arborant le blason de l'Ukraine pour célébrer un but contre l'Ajax Amsterdam en Ligue des champions.
"Me trouvant à des milliers de kilomètres de ma patrie, je tiens à soutenir tous ceux qui sont actuellement dans la détresse sur notre terre natale", avait expliqué sur Instagram le buteur de 26 ans.
Quelques jours plus tard, lors de son entrée en jeu contre le Vitoria Guimaraes en championnat, le joueur originaire de Lviv a été ovationné.
"Votre ovation n'est pas pour moi, votre ovation est pour toutes les personnes et les soldats qui protègent ma famille, mes amis et toute l'Ukraine", a réagi le joueur, qui a évolué ce week-end avec un brassard noir et doit affronter l'Ajax Amsterdam en huitièmes retour de C1 le 15 mars.
- Malinovskyi engagé -
Au premier jour de l'invasion russe, Ruslan Malinovskyi s'était joint aux protestations internationales en arborant un t-shirt anti-guerre après le premier de ses deux buts avec l'Atalanta Bergame contre l'Olympiakos, à Athènes.
Ce message "No War In Ukraine" est désormais la photo de profil du compte Twitter où le joueur de 28 ans publie régulièrement des photos d'immeubles éventrés.
"Ce n'est pas facile, mais Ruslan essaie de jouer pour nos supporters, (...) même s'il se passe quelque chose de vraiment grave", a témoigné son épouse Roksana, samedi dans le Corriere dello Sport.
Avec le soutien d'un club de supporters de Bergame, les époux Malinovskyi ont organisé une vente aux enchères de maillots dédicacés des joueurs de l'Atalanta pour recueillir des fonds pour l'Ukraine.
A l'occasion du match de Ligue Europa contre le Bayer Leverkusen, jeudi, ce même club de supporters prévoit de vendre des écharpes montrant deux mains se serrant, avec les noms de Malinovskyi et de son coéquipier russe Aleksey Miranchuk, selon le quotidien sportif.
Les deux joueurs, réunis pendant une demi-heure sur la pelouse samedi contre la Roma, ont aussi reçu le soutien de leurs partenaires: "L'autre jour, alors que la folie de la guerre a mis la Russie et l'Ukraine dos à dos, ils se sont enlacés. Et nous nous sommes mis près d'eux et nous continuerons à le faire dans ce moment difficile", a témoigné l'Italien Matteo Pessina.
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Y.Chaudhry--DT