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Deux Français sont montés sur le podium de la prestigieuse descente de Kitzbühel (Autriche) vendredi: à 41 ans, le vétéran Johan Clarey a terminé deuxième comme l'an passé, devant Blaise Giezendanner, troisième à la surprise générale avec un dossard impossible.
Les Bleus sont tombés sur le Norvégien Aleksander Aamodt Kilde, vainqueur 42/100 devant Clarey et 63/100 devant Giezendanner.
La première photo du podium avait déjà été prise autour du fauteuil de leader, Kilde entouré de Clarey et de l'Autrichien Matthias Mayer, un top-3 de gros bras, habitués des honneurs.
Et puis avec son dossard 43, parti parmi les "sans-grade" du circuit (les meilleurs s'élancent dans les 20 premiers), le Français Blaise Gienzendanner a dévalé la Streif comme jamais, franchi la ligne en troisième position, et coupé le sifflet des quelques centaines de supporters autrichiens admis par le protocole sanitaire en évacuant leur champion hors du top-3.
"Alors, pas mal?", savourait avec ironie le blond au regard taquin et au verbe facile en se présentant à la presse, un chamois de bronze en main. A 30 ans, il s'agit du premier podium de sa carrière pour son 99e départ, lui qui n'avait jamais fait mieux que 9e d'une descente.
- "Truc de fou" -
"C'est un truc de fou, je suis extrêmement heureux de faire ça ici, ça représente énormément de choses. Comment j'ai fait? Tout le monde me le demande, mais je n'ai rien fait de plus que d'habitude. Le ski nous montre qu'il ne faut pas lâcher même quand on est dans le dur", a-t-il apprécié.
Le quatrième du super-G olympique en 2018 a su profiter d'une éclaircie tardive au milieu des nuages autrichiens, alors que la neige était tombée la nuit précédente sur la station et que le vent avait forcé les organisateurs à abaisser légèrement le départ.
C'est la troisième fois que deux Français montent sur le podium de la descente de Kitzbühel après Nicolas Burtin et Jean-Luc Crétier en 1998 (2e et 3e) et Valentin Giraud-Moine et Johan Clarey, déjà, en 2017 (2e et 3e).
La Streif, c'est bien la piste préférée de Clarey, où il compte désormais trois podiums en descente (3e en 2017, 2e l'hiver dernier) et un en super-G (2e en 2019). Le colosse domine chaque année avec son sens de la glisse le long "plat" situé à mi-pente avant de laisser quelques plumes dans la dernière traverse, un terrible dévers, qui l'empêche de s'imposer sur le mythe.
- "Stressé" -
Le temps semble ne pas avoir de prise sur le grand brun aux taches de rousseur, 41 ans, qui repousse une nouvelle fois son record du skieur le plus âgé à monter sur un podium de Coupe du monde.
"C'est fantastique, je ne pensais pas que je pouvais le faire. J'aurais presque été satisfait de faire top-10 mais là j'ai du mal à réaliser. J'étais très stressé ce matin, je ne sais pas pourquoi. Je pensais le prendre à la cool, mais je ne l'ai pas pris à la cool. Je fais juste une erreur qui me coûte cher mais bon, je suis derrière un monstre, derrière Kilde", a-t-il indiqué en zone mixte.
Avec ce doublé, les Bleus relèvent la tête après une semaine catastrophique à Wengen (Suisse) et des résultats d'ensemble assez faibles cette saison, jusqu'ici sans podium en vitesse.
Ils pourront confirmer leur élan dès dimanche pour une deuxième descente, si la météo le permet, et surtout dans deux semaines aux Jeux olympiques de Pékin.
Plus loin, Maxence Muzaton a pris la 18e place, Nils Allègre la 30e. Bien parti, Matthieu Bailet a lourdement chuté et se plaignait du tibia gauche après la course.
Cinquième vendredi, le Suisse Marco Odermatt conserve la tête du classement général 335 points devant Aleksander Aamodt Kilde avant le slalom prévu samedi.
Y.Chaudhry--DT