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Les Golden State Warriors ont critiqué lundi un membre de leur conseil exécutif, qui avait déclaré ne pas se préoccuper "de ce qui arrive aux Ouïghours", une minorité au coeur des critiques adressées au régime chinois sur son bilan en matière de droits humains.
"En tant qu'investisseur à un niveau limité qui n'a aucune fonction opérationnelle quotidienne avec les Warriors, M. Palihapitiya ne parle pas au nom de notre franchise, et ses appréciations ne reflètent pas celles de notre organisation", a écrit sur Twitter l'équipe NBA basée à San Francisco, où vit une très importante communauté asiatique.
Chamath Palihapitiya évoquait les relations américano-chinoises sur son podcast All-In quand il a tenu ces propos. Répondant à son co-animateur qui évoquait la position de l'administration Biden sur le Xinjiang --la province où vivent les Ouïghours--, il a répondu: "Soyons honnêtes, personne ne se soucie de ce qui arrive aux Ouïghours".
"Je me soucie du fait que la santé de notre économie puisse changer en un instant si la Chine envahissait Taïwan. Mais si vous demandez si je me soucie d'une fraction d'une classe d'habitants d'un autre pays - tant qu'on ne pourra pas bien s'occuper de nous-mêmes pour commencer -, je ne les placerai pas au-dessus de nous", a-t-il aussi ajouté.
- Kanter s'en mêle -
M. Palihapitiya est depuis revenu sur ses propos, reconnaissant avoir pu donner l'impression de "manquer d'empathie". "Pour être clair, je pense que les droits humains sont importants, que ce soit en Chine, aux Etats-Unis, ou ailleurs", a-t-il déclaré sur Twitter.
A quelques jours de l'ouverture des JO de Pékin (4-20 février), les autorités chinoises sont toujours confrontées à de nombreuses critiques sur leur bilan en matière de droits de l'homme, et notamment sur le traitement qu'elles réservent à la minorité musulmane des Ouïghours dans la région du Xinjiang.
Plusieurs ONG appellent depuis longtemps à un boycott des JO et en décembre, l'administration Biden - depuis imitée par d'autres pays -, a annoncé qu'elle n'enverrait pas de représentation officielle aux Jeux à cause "du génocide en cours et des crimes contre l'humanité au Xinjiang et d'autres violations des droits humains".
En Chine, la chaîne publique CCTV ne diffuse plus les matches de la NBA depuis qu'un dirigeant des Houston Rockets avait fait part de son soutien au mouvement pro-démocratie à Hong Kong, il y a plus de deux ans.
Le service de streaming Tencent ne diffuse quant à lui plus les rencontres des Boston Celtics depuis que leur joueur Enes Kanter Freedom a estimé que le président chinois Xi Jinping était "un dictateur brutal" et a condamné la politique chinoise au Tibet.
Sur Twitter, le pivot des Celtics, déchu de sa nationalité turque et naturalisé américain, a publié une vidéo des remarques de M. Palihapitiya, commentant: "quand un génocide a lieu, ce sont les gens comme ça qui laissent faire. Honte à vous!".
B.Gopalan--DT