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"One, two, three, la CAN est finie!" pour l'Algérie, tenant du titre éliminé jeudi dès le premier tour par la Côte d'Ivoire (3-1) sans avoir jamais retrouvé ses vertus collectives et offensives, et peut-être aveuglée par son record d'invincibilité.
. Obnubilés par le record
"Il me semble que l'Algérie s'est trompé de combat en poursuivant de manière un peu obsessionnelle ce record d'invincibilité", estime pour l'AFP Claude Le Roy, champion d'Afrique 1988 à la tête du Cameroun.
"Ils oubliaient peut-être un peu la Coupe d'Afrique et pensaient trop à ce record, on n'entendait que ça dans les interviews: quel jour ils battraient le record de l'Italie (37 matches sans défaite, NDLR)", poursuit le technicien aux dix CAN.
Le sélectionneur Djamel Belmadi avait admis rêver de "planter le drapeau de l'Algérie au sommet du football mondial".
Son équipe en était à 35 matches d'invincibilité avant de chuter contre la Guinée équatoriale (1-0). "Avant de battre le record, il fallait gagner des matches en Coupe d'Afrique", insiste le "Sorcier Blond".
"Une fois qu'ils ont perdu, c'est comme si le ressort c'était cassé. Le match le plus important est toujours le suivant. Le foot est une éternelle école d'humilité", ajoute Le Roy.
. Plus de ressort collectif
L'armada de Djamel Belmadi, qui avait marché sur l'Afrique en 2019 jusqu'à sa victoire contre le Sénégal en finale (1-0), était méconnaissable au Cameroun.
Elle n'a rien montré sur la pelouse abimée du stade de Japoma, "qui n'a pas empêché la Côte d'Ivoire de jouer un très beau football", note le technicien qui a commencé à entraîner en Afrique en 1984.
"Ils ont été dépassés, individuellement, collectivement, tactiquement. Les Ivoiriens créaient des solutions dans les intervalles, multipliaient le jeu à trois, Pépé, Gradel comme Haller étaient incroyablement concernés par la récupération collective du ballon, près à fournir tous les efforts", ajoute-t-il comme pour souligner en creux tous les manques de l'Algérie.
"Djamel a fait un travail remarquable, mais une équipe échappe vite à son créateur", note Le Roy.
. Une attaque éteinte
Le richissime compartiment offensif de l'Algérie a évolué très loin de son niveau et de sa réputation. Son leader offensif et capitaine, Riyad Mahrez, a même tiré sur le poteau un penalty (60e), qui de toutes façons n'aurait ramené son équipe qu'à 3-1.
Seul Sofiane Bendebka a marqué un but pour les champions d'Afrique à la CAN, au bout certes d'une belle action acrobatique, mais bien trop isolée.
Contre la Sierra Leone (0-0), l'Algérie avait franchement mal joué, et s'il y a eu du mieux contre la Guinée équatoriale, les "Fennecs" ont "vendangé" et se sont fait surprendre (1-0).
Contre la Côte d'Ivoire, ses attaquants ont semblé passer plus de temps à simuler des fautes, à l'image de Mohamed Belaïli, qu'à jouer. Islam Slimani a traversé la compétition comme un fantôme.
. Rebondir pour le Mondial
Champions d'Afrique en 1990, les "Fennecs" avaient aussi été éliminés au premier tour à la CAN suivante, en 1992 au Sénégal, avec déjà une défaite contre la Côte d'Ivoire (3-0).
"On n'a pas su se mettre à la hauteur", a admis le sélectionneur Djamel Belmadi au micro de Canal Plus Afrique, parlant d'"échec, tout simplement".
S'il reste en place, après un tel fiasco, le sélectionneur doit vite rebondir pour préparer un autre immense rendez-vous: les barrages en mars du Mondial-2022, dont le tirage au sort a lieu dimanche à Douala.
"Désormais leurs futurs adversaires pour les éliminatoires de la Coupe du monde savent que le ressort a été un petit peu cassé, cela va augmenter leur capital confiance", prévient Le Roy. Le champion est à terre.
A.Al-Mehrazi--DT