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Ce sont ses troisièmes JO et sans doute les plus inattendus pour Kevin Rolland qui a frôlé la mort en avril 2019. Ce sont ses premiers JO et Kamila Valieva, favorite de l'épreuve de patinage artistique jeudi à Pékin, ne s'attendait pas à se retrouver à 15 ans au coeur d'une tempête.
Huit ans après sa médaille de bronze à Sotchi, quatre ans après sa onzième place dans le half-pipe de Pyeongchang, Rolland a déjà signé la plus belle des victoires en décrochant son billet pour la finale de vendredi.
Il a été crédité du 10e score des qualifications (75,25 pts), loin des 92 points de l'Américain Aaron Blunck.
Mais celui qui incarne le ski half-pipe en France depuis une décennie revient de loin: il a bien failli perdre la vie en voulant battre un record du monde dans un gigantesque "pipe" à La Plagne, mais sa tentative a viré au drame lorsqu'il a perdu l'équilibre dans la phase ascendante de son saut. Le diagnostic était alors inquiétant: fracture du bassin, hémorragie cérébrale, poumons perforés par des côtes et pancréas endommagé.
Les médecins ont même douté qu'il puisse un jour reprendre la compétition, mais Rolland a retrouvé le circuit mondial après deux ans d'absence en mars 2021 et a frappé les esprits avec sa huitième place aux Mondiaux-2021 d'Aspen (Etats-Unis).
Depuis, il navigue en Coupe du monde autour de la 10e place et devrait avoir du mal à décrocher une médaille et apporter sa contribution au bilan français qui se monte, à quatre jours de la fin de quinzaine pékinoise, à 13 médailles, dont quatre en or, à deux unités du record tricolore pour des Jeux d'hiver (15 aux JO-2018).
- "Pari réussi" -
"Etre en finale, ça paraît normal, mais ça ne l'est pas forcément pour moi. J'étais loin d'y penser il y a deux ans et demi", a réagi Rolland, porte-drapeau de la délégation française lors de la cérémonie d'ouverture aux côtés de la skieuse Tessa Worley. "Le pari est réussi".
L'Américaine Mikaela Shiffrin devait, elle, être la reine des épreuves de ski alpin, mais la triple lauréate du classement général de la Coupe du monde et actuelle N.1 mondiale enchaîne les désillusions depuis son arrivée en Chine: éliminations en slalom géant et en slalom, 9e en super-G et 18e en descente. Et maintenant nouvel abandon en combiné.
Après la première partie du combiné, la descente, Shiffrin était pourtant en excellente position avec sa cinquième place provisoire, mais elle est encore partie à la faute en slalom après quelques portes.
Le titre est revenu, comme en 2018, à la Suissesse Michelle Gisin, devant sa compatriote Wendy Holdener et l'Italienne Federica Brignone.
En hockey sur glace, les Canadiennes ont été sacrées pour la cinquième fois en battant en finale leurs grandes rivales américaines (3-2).
La Chinoise Eileen Gu, l'une des grandes stars des JO-2022, a de son côté écrasé les qualifications du ski half-pipe et s'est parfaitement mise sur orbite, avant la finale de vendredi, pour un triplé historique, après ses médailles d'or en big air et d'argent en slopestyle.
- Astérisque -
Mais depuis plus d'une semaine, les déboires de Shiffrin, les exploits de Gu, comme le reste de l'actualité sportive sont relégués au second plan par l'affaire Valieva.
La prodige russe, grande favorite de l'épreuve individuelle avant le début des JO-2022, est au cœur d'une retentissante affaire de dopage après avoir été testée positive à une substance interdite fin décembre et notifiée de ce contrôle en pleins Jeux.
Valieva, championne d'Europe 2022 et victorieuse de l'épreuve par équipes avec la Russie, a été suspendue provisoirement par l'agence antidopage russe, avant d'obtenir la levée de cette suspension, décision confirmée par le Tribunal arbitral du sport (TAS) 24 heures seulement avant son programme court qu'elle a tout de même dominé dans un climat pesant.
Pas sûr que son programme libre et ses quadruples sauts, sa marque de fabrique, ne fassent taire ceux qui, aux Etats-Unis notamment, estiment qu'elle n'aurait jamais dû être autorisée à participer à ces Jeux.
Son passage sur la glace est prévu à 21h49 locales (14h49 françaises) pour un sacre sans podium ni médailles à Pékin -si elle termine à l'une des trois premières places- a déjà prévenu le CIO, mais avec un astérisque à côté de son nom, tant que la procédure des autorités antidopages n'aura pas été menée jusqu'à son terme.
H.El-Din--DT