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L'équipementier Adidas voit dans les restrictions sanitaires en Chine "le plus grand défi" pour ses activités dans ce pays majeur et attend de voir si la visite de Nancy Pelosi à Taïwan va détourner les consommateurs de sa marque.
"A nos yeux, le plus grand défi que nous ayons actuellement en Chine est le confinement lié au Covid-19", a expliqué jeudi le patron de la marque, Kaspar Rorsted, lors d'une conférence téléphonique. "Nous constatons toujours un comportement de consommation très prudent avec le risque imminent de nouveaux confinements".
Après un premier semestre catastrophique dans l'Empire du milieu où les ventes d'Adidas ont chuté de 35% sur un an en monnaie locale, juillet a encore enregistré un recul de 21% dans les magasins détenus en propres et une tendance similaire chez les franchisés, a-t-il poursuivi. En cause, le fait qu'environ 80 villes en Chine "sont au moins partiellement touchées par les confinements".
La Chine applique une stricte politique sanitaire à l'égard du Covid-19, avec des dépistages très réguliers, des quarantaines obligatoires pour les personnes testées positives et des confinements dès l'apparition de cas.
Les problèmes rencontrés en Chine sont aussi le fruit d'une "très grande exposition" dans ce pays où Adidas réalise "3 milliards d'euros de ventes" sur un an, a ajouté Kaspar Rorsted.
Compte tenu de l'importance prise par le marché chinois --près de 16% des ventes totales au premier semestre--, le groupe a abaissé dès fin juillet ses prévisions annuelles. Il ne table plus que sur une croissance de 5 à 10% de ses ventes mondiales, contre 11 à 13% auparavant.
En revanche, "il est trop tôt pour dire si l'augmentation actuelle des tensions entre l'Ouest et l'Est en raison de la visite de (Nancy) Pelosi à Taïwan aura un impact sur le consommateur" chinois, a-t-il estimé.
L'armée chinoise entame jeudi les plus importantes manœuvres militaires de son histoire autour de Taïwan, une réponse musclée à la visite de la cheffe des députés américains Nancy Pelosi sur l'île.
Adidas reste "optimiste" quant à l'image de sa marque et les "perspectives de croissance à long terme" en Chine, a assuré M. Rorsted.
La marque aux trois bandes a déjà dû subir en 2021 un boycott par des consommateurs locaux après que l'allemand s'est engagé en 2020, avec d'autres marques, à ne pas acheter de coton du Xinjiang sur fond d'allégations de travail forcé de Ouïghours.
Z.W.Varughese--DT